samedi 29 septembre 2007

La mode masculine - hiver 2007

Les gens se moquent souvent des défilés de mode féminins, où de jeunes filles squelettiques portent avec une élégance surnaturelle des robes aussi peu pratiques que géométriquement impossibles et des chapeaux plus ridicules que ceux de la plupart des familles royales d'Europe.

Pour une raison obscure, les critiques semblent moins s'intéresser à la mode masculine. J'entends aujourd'hui réparer cette injustice, en partageant avec vous ce que les plus grands couturiers de la planète ont produit de mieux en matière de vêtements ridicules et au prix outrageusement élevé.


Note préalable : toutes les images figurant dans cet article représentent des individus de sexe masculin. Elles ont été scannées du weekend - Le Vif/L'Express n°39, "Spécial homme".
Vous pouvez agrandir ces images en cliquant dessus (désolé pour le moiré, mon scanner n'est pas extraordinaire).



Dior inaugure la nouvelle tendance "j'ai dormi sur un passage pour piéton".


Dries Van Noten ose le style "le pull de maman est encore un peu trop grand pour moi".
Etienne Tordoir/SDP


Dolce&Gabbana s'engage à limiter les accidents de travail grâce à son costume antifeu.
Etienne Tordoir


Les risques du direct : ce modèle d'Alexander McQueen a oublié d'enlever son veston de son emballage plastique.
Etienne Tordoir/SDP



Gucci mise sur des valeurs sûres, en affublant des jeunes hommes de vêtements ayant appartenus aux Spice Girls.
Etienne Tordoir



Prada nous promet un avenir utopique, où le look "piscine municipale" sera aussi la mode sur la terre ferme.
Etienne Tordoir


Gianfranco Ferré est nostalgique de l'époque où, quand un homme tuait un bison à coup d'outils rudimentaires, il gagnait le droit de se faire un trench coat avec la peau de l'animal.
(c'était, visiblement, une époque antérieure à l'invention du peigne)
Etienne Tordoir


Prada est tombé à cours de moutons à tuer à main nue et n'a pas pu ajouter des manches à son pull.
Etienne Tordoir/SDP


Jean Paul Gautier a confondu les mots "masculin" et "féminin".
Etienne Tordoir/SDP


De même, "Dior homme" a des cheveux un peu moins longs que "Dior femme".
Etienne Tordoir


Alexander McQueen tente de lancer la mode "ninja urbain", avec sac à main assorti pour ranger courses et shurikens.
Etienne Tordoir


John Galliano contre-attaque avec le "samouraï des décharges publiques", un style qui deviendra probablement très à la mode dans toutes les zones où les portes font plus de trois mètres.
Etienne Tordoir/SDP



John Galliano mise sur l'arrivée prochaine de l'apocalypse pour lancer le look "survivant récupérateur des déchets des ruines de notre civilisation décadente".
Elle vaut la peine d'être vue en grand, pour mieux distinguer la subtilité dans la répartition des trous et les prises parfaitement inutiles qui pendent au pantalon.



Voilà pour aujourd'hui !

Pour terminer, une image et une citation :

Un tatouage simple, discret et de bon goût.


La beauté est dans l'oeil du spectateur

mercredi 26 septembre 2007

Étude et prévention du phénomène sectaire

ATTENTION - Le texte qui suit est un dossier sérieux et a été rédigé par Chimère, que les utilisateurs du forum de paranormal-fr.net connaissent bien.

En conséquence, il est différent des articles publiés habituellement sur ce blog (comment ça, "mieux" ?).


Ce dossier me semble particulièrement d'actualité, au vu des poursuites en cours contre l'église de scientologie en Belgique. Bien que l'article ait été écrit par une Française et à l'attention d'un public de la même nationalité, il me semble tout aussi intéressant pour les Belges, Québécois, Suisses et autres francophones qui visitent ce blog.

Les illustrations et leurs légendes ont été choisies par mes soins et approuvées par Chimère.

Bref, sans plus attendre, voici donc :


Étude et prévention du phénomène sectaire
Par Chimère


Introduction

D’un point de vue purement historique, on peut dire que les sectes existent depuis plus de 2000 ans, voire qu’elles ont vu le jour avec les grandes religions. Mais ce n’est que depuis le début du 20ème siècle qu’elles enflamment l’actualité et déchaînent les passions. En effet, jusqu’alors, ce phénomène se limitait au champ théologique et historique.

Depuis la tragédie de Jonestown au Guyana qui fit 912 morts en novembre 1978, les pouvoirs publics ont pris en compte l’ampleur du phénomène, devant faire souvent aveu d’impuissance à l’annonce d’un nouveau « suicide collectif ».

Une partie des victimes de Jonestown.

Car le phénomène sectaire pose de nombreuses questions :

Comment des individus intelligents, cultivés se laissent-ils embrigader dans des groupes fermés, où ils perdent toute identité et finissent par se suicider pour rejoindre une autre planète, ou laissent mourir leur propre enfant au nom d’une idéologie glorifiant Dame Nature ?

Notre société est-elle à ce point vide de sens et de rêve pour que certains cèdent aux sirènes sournoises de groupes dangereux, et ce malgré les campagnes d’information et de prévention ?

De plus, comment lutter efficacement contre ces groupes sans pour autant mettre en péril le principe de laïcité, fondement de notre République ?

Une commission parlementaire a mené une enquête – jugée par certains commentateurs comme trop rapide – et rendu en 1995 un rapport vivement critiqué : pas d’audition d’universitaires spécialistes des groupes sectaires, ni de dirigeants de ces supposées « sectes » ( ce qui constitue un manquement grave au principe du contradictoire ), et au final la publication d’une « liste officielle » amalgamant – sans enquête approfondie ni précaution méthodologique – des groupes très divers dont certains n’avaient rien à voir avec des sectes, et ceci sans compter les accusations à l’emporte-pièce sur des plateaux de télévision.


Le rapport complet de la commission parlementaire est disponible en ligne : [Lien]


Devant ce brouillard médiatique et juridique, où se mêlent véritables tragédies collectives et personnelles, et « chasse aux sorcières », la plupart des gens n’arrivent pas à s’y retrouver.

Nous allons tenter de dissiper un peu ce brouillard en répondant à des questions nombreuses et complexes :

  • Qu’est-ce qu’une secte ?
  • Pourquoi et comment les adeptes se laissent-ils à ce point manipuler ?
  • Comment le « gourou » exerce-t-il son emprise sur son mouvement ?
  • Toutes les sectes sont-elles dangereuses ?

Et enfin, comment lutter efficacement contre des groupements qui exploitent des personnes avec leur propre consentement, tout en conciliant les principes fondamentaux des sociétés laïques et démocratiques ?



I. Qu'est-ce qu'une secte ?
Qu'entendons-nous par "secte" aujourd'hui ?


1.Définition, étymologie et évolution

L’étymologie du mot « secte » est double et ambiguë.

Pour les uns, le terme viendrait du latin « secare » signifiant « couper » c’est-à-dire se couper des religions « officielles ».

Pour d’autre, le mot viendrait du latin « sequi » ou « sequere » signifiant « venir derrière » ou « suivre », c’est-à-dire suivre un nouveau dogme ou un nouveau maître.

Les dictionnaires ne sont pas d’un grand secours, on peut y lire les définitions suivantes : « groupe organisé composé de personnes ayant une même doctrine au sein d’une religion » ou « ensemble de personnes professant une même doctrine philosophique ».

De plus, il n’existe pas de définition juridique de la secte.

Mais, le sens du mot « secte » a progressivement glissé.

En effet, la première étude sociologique de phénomène à été faite au début du 20ème siècle par les sociologues et théologiens allemands Max WEBER et Ernst TROELTSH, qui ont élaboré une typologie comparative de manière à séparer la « secte » de la « religion ».


Max Weber en 1864

Pour WEBER, la secte serait un « groupement contractuel de volontaires, ayant en commun certaines expériences religieuses ou autre, et dont le corps ainsi fermé tirerait sa légitimation des liens créés entre les membres ou adhérents et non d’une entité extérieure au groupe. »

Aujourd’hui, du fait de la multiplication des nouveaux mouvements religieux et des drames causés par certaines sectes, ainsi que du battage médiatique qui en a résulté, il apparaît clair que cette définition purement sociologique est insuffisante, car elle a pour effet de mêler de simples groupes ayant pour objet la recherche spirituelle et ésotérique et de véritables entités destructrices et dangereuses.


Néanmoins deux définitions émanant d’organismes officiels peuvent être retenues.

La première a été donnée en Janvier 2000 par la MILS ( Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes ) : « La secte est une association de structure totalitaire, déclarant ou non des objectifs religieux et dont le comportement porte atteinte aux droits de l’Homme et à l’équilibre social. »

Site officiel du MIVILUDE (ex MILS) : [Lien]

La seconde provient d’une loi belge de 1998 : « Tout groupement à vocation philosophique ou religieuse, ou se prétendant tel, qui, dans son organisation ou sa pratique, se livre à des activités illégales, dommageables, nuit aux individus ou à la société ou porte atteinte à la dignité humaine. »


2. Les différents types de sectes

Bien que nombreuses et très diversifiées, la plupart des sectes ne comptent en réalité que peu d’adeptes ( entre une dizaine et une centaine d’individus maximum ) et les sectes ayant un réel rayonnement international sont au contraire peu nombreuses.

Si les classifications peuvent varier en fonction des ouvrages et des auteurs, on retient le plus généralement 13 familles classées en fonction de leurs doctrines ou de leur but, mais il est possible qu’une même secte puisse appartenir à 2 ou même plusieurs de ces familles :

  • Les alternatives :
    • Elles proposent une organisation radicalement différente de la société.
  • Les évangélistes :
    • Émanations extrêmes des églises réformées ( protestantes ) où le pasteur joue le rôle de gourou.
  • Les guérisseuses :
    • Elles utilisent des thérapies faisant appel à des procédés irrationnel pour vaincre les maladies incurables les plus graves.
  • Les néo-païennes :
    • Elles cherchent à rétablir les cultes d’avant le Christianisme.
  • Les new-age :
    • Elles préparent l’arrivée d’une nouvelle ère : celle du Verseau, néo-spiritualiste et fortement empreinte de millénarisme.
  • Les occultistes :
    • Elles pratiquent les sciences occultes les plus diverses ( astrologie, alchimie, magie… )
  • Les orientalistes :
    • Inspirées des religions orientales ( Bouddhisme, Hindouisme, Taoïsme, Shintoïsme…), toujours guidées par les lumières du Gourou.
  • Les apocalyptiques :
    • Elles annoncent l’Apocalypse et offrent à leurs adeptes le moyen d’y échapper.
L’Église véritable et vivante de Jésus-Christ des saints des derniers jours, généralement considérée comme une secte apocalyptique.

  • Les psychanalytiques ou pseudo-psychanalyques :
    • Elles utilisent des techniques de psychologie ou de parapsychologie opposées à la psychanalyse et à la psychologie classiques.
  • Les sataniques et lucifériennes :
    • Annoncent l’avènement et pratiquent le culte de Satan.
  • Les syncrétiques :
    • Mélangent des traditions spirituelles très différentes.
  • Les ufologiques ou soucoupistes :
    • Font des extraterrestres les créateurs de l’Humanité et/ou communiquent avec eux pour les accueillir et/ou préparer le départ sur une autre planète.

Si cette classification a le mérite de rendre les choses plus claires, il ne faut pas omettre de préciser qu’un groupement ne peut être qualifié de secte sur le seul fondement de croyances ou de philosophie jugées par trop « originales » ou simplement ne s’accordant pas avec la pensée rationnelle communément admise.




II. IDEES REÇUES ET VRAIS DANGERS

Une cage est partie à la recherche d’un oiseau.

Franz KAFKA, Aphorismes


1. Idées reçues : entre inconscience et paranoïa

Du fait des amalgames et raccourcis opérés par les médias, le grand public méconnaît largement l’étendue et la réalité du phénomène des sectes. Soit il est victime d’une large désinformation qui fait de lui la proie rêvée de sectes réellement dangereuses, soit son rejet de toute spiritualité confine à la paranoïa.


a) Les sectes ne sont pas partout

En effet, les religions établies, comme les groupements ou associations ayant pour objet la recherche spirituelle ne sont pas des sectes.

Le véritable problème de la lutte contre les sectes soit se situer au niveau des principes des Droits de l’Homme, et pas pour des questions idéologiques ou théologiques, car ce serait transformer cette lutte, au demeurant légitime, en fanatisme.

De plus, bien que certaines sectes utilisent les appellations « médecines douces » ou « alternatives » , il convient de ne pas s’enferrer dans un antagonisme médecine allopathique/médecine alternative. En effet, de nombreux laboratoires « bien sous tous rapports » commercialisent de tels produits en toute légalité, tout comme la plupart des pays de l’Union Européenne se sont engagés sur la voie de la reconnaissance des médecines alternatives.


Les Laboratoires Boiron, entreprise pharmaceutique homéopathique française, est la 116ème plus grande fortune du pays.


b) Appartenir à une communauté, c’est appartenir à une secte

Là encore, il ne faut pas tout mélanger. On peut parfaitement s’engager dans une congrégation religieuse sans pour autant se retrouver « prisonnier » : sœurs et moines peuvent en toute liberté revenir à la vie civile, une retraite dans une école Bouddhiste n’est pas en soi un point de non-retour.

À l’inverse, bien que largement basées sur le principe communautaire, toutes les sectes ne vivent pas totalement coupées du monde, car elles savent que pour recruter et s’enrichir, il était préférable de prendre une part active dans la cité et dans la vie professionnelle.

Ainsi, la MILS aurait recensé en France entre 15 et 40 sectes infiltrant les entreprises, et aurait même identifié un syndicat jugé « pro-secte » : le Syndicat Européen contre la Discrimination dans le Travail.


À ce jour, on ne compte en France que 2 sectes vivant en rupture totale avec le monde extérieur :

  • Tabitha’s Place
    • D’origine américaine, basée dans les Pyrénées-Atlantiques. Secte apocalyptique fondée sur une lecture littérale de la Bible. Suite à la mort d’un enfant dû au refus de la médecine traditionnelle, la secte s’est disséminée, mais aurait été refondée sous le nom de La Ferme.

Le manoir de Navarrenx, qui abritait la communauté.
Image : etsectera.org

  • Horus
    • Basée dans la Drôme, à la Coucourde, communauté agraire dirigée par une femme : Marie-Thérèse Castano dite Maïté. Refus de la médecine traditionnelle, soins par captation des « ondes positives » grâce à des cristaux ou des dessins occultes sur le corps des patients.


c) Pour entrer dans une secte, il faut être fou ou faible d’esprit.

C’est totalement faux… Personne ne peut se dire par avance à l’abri des sectes. Toutes les sectes, même celles dont les doctrines peuvent sembler les plus abracadabrantes, comptent parmi leurs membres des médecins, des avocats ou des ingénieurs.

Chacun peut se faire prendre un jour, quand bien-mêmes nous serions cartésiens et très diplômés : ainsi le cas d’un jeune étudiant athée, assez provocateur pour aller narguer les Moonistes chez eux. Deux jours plus tard, il écrivait à sa petite amie pour lui faire part de sa conversion : « Peux-tu imaginer qu’il y a quelques heures seulement, je ne croyais pas en Dieu ? Je suis devenu en un instant un passionné de Dieu. J’ai du mal à m’y habituer moi-même. Un tel changement en un instant. Incroyable…mais VRAI. »

En effet, si le manque de culture ne justifie pas la fragilité devant le discours sectaire, l’inverse est vrai également. Car la raison ultime de la captation par une secte tient à ce que son discours parle au cœur, à l’émotion plus qu’à l’intellect.


Et les chiffres le prouvent : un quart des diplômés de l’Université du Québec appartiennent à des mouvements sectaires ( NB : des mouvements répertoriés comme secte en France ne sont pas considérés comme tels au Québec. ) car en général ces personnes souffrent d’un sentiment d’isolement qui les rend vulnérables au message des sectes. De plus, ils sont plus en recherche d’idéalisme, de vertus « fortes », et d’absolu.



2. Comment devient-on adepte ?


Nous l’avons vu, un niveau intellectuel élevé ne préserve en rien des sectes, puisque celles-ci s’adressent plus à l’émotionnel qu’à la raison.

Dès lors, comment reconnaître le discours sectaire d’un discours simplement associatif ?


a) La personnalité du gourou

Je pense donc tu suis.

Pierre DESPROGES, Fonds de Tiroirs.

Le véritable maître n’est pas celui qui a le plus de disciples, c’est celui qui a formé le plus de maîtres.

LAO-TSEU


Au plan étymologique et historique, le mot « gourou » vient du sanskrit ( langue ancienne de l’Inde ), « guru » signifiant vénérable, c’est-à-dire un maître spirituel ou religieux autour duquel sont regroupés les disciples. Dans le contexte ancien, le vénérable ne fait de prosélytisme et dispense gratuitement son enseignement, son seul but étant l’épanouissement spirituel de l’adepte.


Force est de constater que dans les sectes actuelles, le « gourou » n’a plus grand-chose à voir avec un maître sage et généreux. Cette différence est pertinemment illustrée par les propos de la fille de Gilbert Bourdin « messie cosmoplanétaire de synthèse » qui régna jusqu’à sa mort sur le Madarom : « Ce paysage n’existe que dans sa folie. Ceux qui entrent là-dedans trouvent quoi ? La foudre. Ils ne servent ni Dieu, ni eux-mêmes mais l’intérêt de cet homme. Mère Teresa, quand elle fait un pas dans la rue à Calcutta, tout le monde sait que c’est pour s’occuper des autres. Lui, Gilbert Bourdin, il ne sort que pour s’occuper de lui-même. »


Statue à l'effigie de Gilbert Bourdin, fondateur de l'Aumisme.

Le gourou, bien qu’ayant un QI dans la moyenne voire plus élevé que dans la moyenne, n’en apparaissent pas moins comme souffrant de graves névroses : allant de la mégalomanie en passant par l’autoritarisme forcené et la mythomanie ( s’inventant par exemple des pouvoirs supranormaux, une ascendance extraordinaire – voire se disant le fils de Dieu - ou une œuvre littéraire ou artistique d’une abondance stupéfiante ) pour aller jusqu’au délire de persécution.


Mais, il n’y a pas de gourou sans adeptes, et il existe une interaction entre le gourou et son/ses adeptes.

En effet, comme le souligne le Docteur ABGRALL ( psychiatre spécialiste des phénomènes sectaires ) : « Il n’y a pas de gourou sans adeptes, ni d’adeptes sans gourou. Le gourou attire les adeptes et adeptes créent le gourou. Ils le créent Dieu pour répondre à leurs propres besoins. Ainsi, en permanence, le gourou et l’adepte s’entretiennent mutuellement. »

Jean-Marie Abgrall, criminologue et médecin psychiatre.

Ainsi, la victime ne se plie à la volonté de son bourreau que si par ailleurs il répond à certains de ses besoins et colle à l’image qu’elle se fait de lui. Revêtu de tous les fantasmes et espoirs de ses adeptes, le gourou devient en quelque sorte le noyau de la secte, et le cercle le plus proche, celui des « initiés » l’aide en cela, lui prêtant toutes sortes de pouvoirs et de qualités en l’entourant d’une aura de mystère et de puissance.


b) Endoctrinement et méthodes de manipulations mentales.

Les sectes n’utilisent pas toutes les mêmes méthodes pour repérer leur public et l’attirer vers elles. Mais, on peut malgré cela repérer une constante : la secte se pare de tous les atouts d’une séduction de façade, et l’embrigadement ce fait petit à petit, sans que l’adepte de s’en rende compte.

Ainsi l’écrivait Jeannie Mills, ex-membre du Temple du Peuple : « Quand vous rencontrez les gens les plus amicaux que vous ayez jamais connus, qui vous amènent dans le groupe le plus chaleureux que vous ayez jamais rencontré et que vous trouver le leader être la personne la plus inspirée, la plus attentionnée, la plus pleine de compassion et de compréhension que vous ayez jamais rencontrée, et qu’alors vous apprenez que l’objectif du groupe est quelque chose que vous n’auriez jamais espéré voir se réaliser, et que tout cela semble trop beau pour être vrai… c’est probablement aussi trop beau pour être vrai ! »


C’est donc en règle générale la chaleur du groupe et de son encadrement qui « aspire » l’adepte, une fois passée la phase d’appel.

On appelle cela le « love-bombing » ou « bombardement d’amour » ( voir annexe ).

Le « nouveau » est ainsi entouré de personnes aimantes qui le parent de qualités qu’il ne soupçonne pas lui-même. Peu à peu, les autres adeptes vont lui dire qu’il est « trop bien » pour le monde extérieur, puis pour sa famille. A ce stade, c’est déjà trop tard, car « drogué » par tout « l’amour » qu’on lui a prodigué, l’adepte ne peut plus revenir en arrière.


En général, les débuts dans la secte sont une véritable « lune de miel ». L’adepte se sent mieux, plus épanoui. S’il fumait, il ne fume plus, s’il se droguait, il ne se drogue plus. Peu à peu, il va changer : devenir propre, angélique, souriant, ce qui cause l’émerveillement de ses parents et amis naïfs.

Or, c’est bel et bien cette « radieuse insensibilité » de l’adepte qui doit être inquiétante, car l’individu a en cela perdu sa personnalité propre tout ayant une façade de normalité.



3. Les dangers des sectes et leurs conséquences


Les grands drames causés par les sectes :

Date - Lieu / Secte / Nombre de morts (Circonstances)

  • 18/11/1978 - Jonestown, Guyana / Temple du peuple / 923 (suicides)
  • 03/06/1983 - Smithville, Arkansas / Groupe Comitatus / 2 (affrontements)
  • 15/05/1985 - Philadelphie, Pensylvanie / Move / 11 (affrontements)
  • 19/09/1985 - Mindanao, Philippines / Datu Mangayanon / 60 (suicides)
  • 01/11/1986 - Wokayama, Japon / Église des amis de la vérité / 7 (suicides)
  • 28/08/1987 - Séoul, Corée du Sud / Park Soon ja / 32 (suicide)
  • 21/08/1992 - Naples, Idaho / Mouvement Identité Chrétienne / 3 (affrontements)
  • 19/04/1993 - Waco, Texas /Davidsoniens / 88 (suicide, affrontements)
  • 04/10/1994 - Suisse, Canada / Temple solaire / 485 (assassinats et suicides)
  • 5/03/1995 - Tokyo, Japon / Aoum / 11 morts, 5000 blessés (attentat)

L'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo aurait pu faire jusqu'à 20000 morts, selon certaines estimations.


D’après une étude psychologique faire en 1998, voici les principaux signes – certains plus marqués que d’autres - que l’on peut observer chez les adeptes d’une secte :

  • Indifférence à la vie sociale, familiale, à l’environnement, désintérêt pour tout ce qui n’est pas la secte ; cette indifférence peut aller jusqu’à la perte de toute sensibilité.

  • Caractère obsessionnel de leur engagement : un membre d’une secte n’est plus apte à la communication que pour parler des vertus de son groupe.


  • Dans certains groupes, on observe un régime alimentaire carencé, des tabous alimentaires, un manque de sommeil.


  • Les transformations du comportement vont, pour plusieurs sectes, jusqu’à une altération du timbre de la voix, du chant de la phrase, pauvreté du vocabulaire ; on note également une fixité du regard.


  • Les rituels sont dans certaines sectes tellement fréquents ( horaires, méditation, récitation de « mantras » c’est-à-dire une courte prière à réciter plusieurs fois ) qu’un adepte sorti de son moule est comme égaré. S’il ne remplit pas ses devoirs rituels de pratique, le sentiment de culpabilité est très fort, la dépendance est comparable à celle d’une drogue.


  • Les membres de la secte se sentent tellement protégés contre toute maladie qu’ils n’ont besoin d’aucun soin médical ; ils ne peuvent pas être malades, et s’ils le sont c’est qu’ils n’ont pas pratiqué comme ils le devaient, ce qui augmente leur sentiment de culpabilité.


Ce dernier point est particulièrement inquiétant, car des personnes atteintes de maladies graves ( Cancer, SIDA…) arrêtent tout traitement pour êtres « soignés » selon les préceptes de la secte.


Rejetant la société extérieure considérée comme « pourrie », la secte en rejette également la morale et les tabous. Ainsi, la sexualité est-elle détournée de manière à en faire un instrument de pouvoir aux mains du gourou, et les abus sexuels, viols ou incestes s’en trouvent du même coup justifiés.



Les enfants dans les sectes.

C’est bien évidemment un des problèmes les plus graves concernant les sectes.

A l’intérieur d’une secte, les enfants courent deux risques majeurs :

  • Ceux-ci sont en général coupés de leur famille, que celle-ci soit à l’extérieur comme à l’intérieur de la secte. En effet, à l’intérieur, la secte se substitue aux vrais parents, infantilisés et culpabilisés. De plus, les enfants sont non seulement soustraits à leurs parents, mais également à la protection de l’Etat, car certaines sectes ne déclarent pas les nouveaux-nés.

Ces enfants ne font probablement pas partie d'une secte, mais vous ne le sauriez pas si vous n'aviez pas lu cette légende.

  • Privés de tout secours, les enfants deviennent les victimes et les cobayes de toutes les folies de la secte. Dans la plupart des groupement, les jeux sont totalement interdits car ils « détournent les enfants de la voie à laquelle ils se destinent en vue de mieux gouverner la société et le monde à venir. » ( La Citadelle )

D’autres mouvements vont même plus loin : ainsi, les enfants de la Conscience de Krishna ou de Raël sont considérés comme des démons en puissance et doivent être battus « pour leur bien ».

De plus, les enfants sont privés de soins médicaux et souffrent de graves carences alimentaires, quand ce n’est pas de malnutrition voire de sous-nutrition.

Et ceci sans compter les abus sexuels, viols ou incestes dont ils sont les victimes, évidemment pour leur « épanouissement ».


On peut estimer aujourd’hui qu’environs 50000 enfants subissent à des degrés divers une influence sectaire, que 5000 mineurs vivent dans des communautés fermées, et qu’à peu près 6000 sont astreints à une scolarité hors-norme.


La puissance financière des sectes.

Si l’on veut devenir milliardaire, le meilleur moyen consiste à fonder sa propre religion.

Lafayette Ron HUBBARD ( fondateur de la Scientologie )


L. Ron Hubbard, auteur de science-fiction puis fondateur de l'Église de scientologie.


La puissance financière de certaines « grosses » sectes et impressionnante. Ainsi, il apparaît que celle-ci sont de véritables multinationales prosélytes et ramifiées, alimentant une maison-mère installée à l’étranger ( USA ou Canada ) et parfois dans des paradis fiscaux.

A titre d’exemple, le budget de la Scientologie équivaut à celui du Benelux, la Sokka Gakkaï affiche un revenu de plusieurs milliards de yens et ses actifs en France sont estimés à environ 240 millions de Francs ou 3,5 millions d’Euros.

Quant à la secte Moon, elle faisait un bénéfice annuel de 354 millions de dollars et comptait parmi les 50 premières puissances de la planète jusqu’à l’effondrement boursier en Asie du Sud-Est… Et tout ceci sans compter le parc immobilier souvent impressionnant.


Cet argent provient des offrandes des fidèles, mais également de détournement de fonds, voire même de blanchiment d’argent, à l’image de l’Organisation du Temple Solaire soupçonnée d’être la « machine à laver » d’un trafic d’armes.


Et après ?

On estime qu’en France, environ 500000 personnes sont touchées par le phénomène des sectes. Parmi elles, on compte les ex-adeptes. Comment ceux-ci surmontent-ils une telle épreuve ?

« Lorsqu’un adepte sort de la secte, le problème essentiel qu’il rencontre est la perte de ses références. Ses repères sectaires n’ont plus d’efficacité, ils ne sont pas adaptés à la société extérieure. Il est donc obligé de se reconstruire de nouvelles grilles de références, de se créer de nouveaux repères adaptés à al société environnante. Pendant plusieurs mois, il vit dans un système décalé, comme s’il était transporté dans une civilisation qu’il ignore. » explique le psychiatre Jean-Marie ABGRALL.


Ainsi, le monde extérieur terrifie les ex-adeptes. Détachés du groupe où ils avaient leurs repères, ils sont totalement livrés à eux-mêmes dans un monde qui leur est devenu étranger.

Pour eux, la réinsertion est très difficile. S’il existe des structures pour les anciens détenus, les anciens alcooliques ou les femmes battues, rien, ou presque, n’existe pour les anciens adeptes.

Ils sont souvent sans argent ( car dépouillés par la secte ), sans travail ni possibilité de s’inscrire au chômage : car comment expliquer à un employeur ou à l’ANPE que vous êtes sans travail depuis des années parce que vous étiez dans une secte ?

L'ANPE, Agence Nationale Pour l'Emploi, est un organisme français qui centralise les demandes et offres d'emploi.


De plus, si l’adepte est sorti de la secte, la secte est encore dans sa tête. Il ressent des symptômes d’anxiété, de culpabilité, de honte, de peur. Il sent encore sur lui le regard désapprobateur de son gourou. Ensuite, la secte exerce fréquemment sur lui des pressions lors de sa sortie.

L’ex-adepte a donc besoin d’une écoute, sans jugement ni commentaires.

Porter plainte, se battre est également un moyen d’en finir avec ce passé : protester contre un préjudice financier n’est pas une simple question d’argent, c’est un exorcisme.



III. Enjeux de la lutte contre les sectes


L’enjeu principal en France repose sur la conciliation du principe de laïcité et la nécessité de lutter contre de mouvements bafouant les Lois et les Droits de l’Homme.

Ainsi, l’article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen dispose que « nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public institué par la Loi. » .

Dans le même ton, l’article 2 de la Constitution de 1958 affirme que la France, République laïque « assure l’égalité devant la Loi sans discrimination d’origine, de race, ou de religion. ».

Enfin, la Loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des Eglises et de l’Etat dispose que la République « assure la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes. »

Il en résulte que l’Etat refuse de se prononcer sur le contenu des croyances des différentes communautés à caractère religieux : sur ce point, les sectes ne sont donc ni attaquables, ni même discutables. Le mot d’ordre serait donc : tolérer toutes les croyances, mais sanctionner les comportements qui sont contraires aux lois de la République.


Si les intentions de la Commission d’enquête parlementaire de 1995 qui a tenté d’établir un « plan de bataille » dans la lutte contre les sectes sont louables, elle n’en demeure pas moins sujette à critique.

En effet, certains observateurs ont critiqué l’absence de méthodologie et l’absence de tout débat contradictoire : seuls des représentants de la lutte anti-secte et des experts de l’Église Catholique ont été entendus sur le sujet…

De plus, certains critères employés pour décrire les sectes semblent discutables :

  • la déstabilisation mentale ;
  • le caractère exorbitant des exigences financières ;
  • la rupture induite avec l'environnement d'origine ;
  • les atteintes à l'intégrité physique ;
  • l'embrigadement des enfants ;
  • le discours plus ou moins anti-social;
  • les troubles à l'ordre public ;
  • l'importance des démêlés judiciaires ;
  • l'éventuel détournement des circuits économiques traditionnels ;
  • les tentatives d'infiltration des pouvoirs publics.

Deux retiennent particulièrement l’attention : le « discours plus ou moins anti-social » d’une part, car c’est une expression floue, voire incompréhensible, et le « trouble à l’ordre public » qui est une notion « fourre-tout » bien connue des juristes.

De plus, il ne faut pas omettre de préciser qu’un seul de ces critères ne peut ni ne doit servir de base pour qualifier un mouvement de secte.

Néanmoins, les parlementaires ont tenté de parvenir à un verdict équilibré. Ils ne recommandent pas l’adoption d’une législation particulière contre les sectes, car cela reviendrait à remettre en cause les principes de liberté de croyance et de laïcité en rétablissant de fait le principe de cultes reconnus.

C’est ainsi que députés, juristes et intellectuels en arrivent à la même conclusion : mieux appliquer l’arsenal législatif existant, notamment sur l’escroquerie et les conditions de travail et d'hébergement contraires à la dignité de la personne, ou les textes concernant l’exercice illégal de la médecine et bien entendu les crimes et délits d’atteinte aux personnes.

De même, l'article 31 de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l'État, puni « de la peine d'amende prévue pour les contraventions de la 5ème classe et d'un emprisonnement de dix jours à un mois, ou de l'une de ces deux peines seulement, ceux qui, soit par voies de fait, violences ou menaces contre un individu, soit en lui faisant craindre de perdre son emploi ou d'exposer à un dommage sa personne, sa famille ou sa fortune, l'auront déterminé à exercer ou à s'abstenir d'exercer un culte, à faire partie ou à cesser de faire partie d'une association cultuelle, à contribuer ou à s'abstenir de contribuer aux frais d'un culte. »

Enfin, il existe depuis 1994 un article 313-4, aux termes duquel « l'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse, soit d'un mineur, soit d'une personne dont la particulière vulnérabilité due à son âge, à une maladie, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de son auteur, pour obliger ce mineur ou cette personne vulnérable à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 2.5000.000 F d'amende. » et deux articles 225-13 et –14 qui sanctionnent l’abus d’état de faiblesse et d’ignorance dans le cadre de fourniture de services pas ou mal rémunérés et des conditions d’hébergement incompatibles avec la dignité humaine.




Bibliographie
  • Sectes, mensonges et idéaux, Nathalie Lucas et Frédéric Lenoir
  • Sectes, Collection « Idées reçues » Bernard Fillaire et Janine Tavernier
  • Les Sectes, aspects criminologiques, Pierre Aubry
  • Sectes et Sociétés secrètes, Richard Bessière
  • Sectes, rumeurs et tribunaux, Laurent Hincker
  • La Scientologie, une secte contre la République, Paul Ariès


Voilà pour aujourd'hui ! Un grand merci à Chimère pour cet excellent dossier et un grand merci à vous, lecteurs qui l'avez lu jusqu'au bout.

Pour terminer comme à l'accoutumée, une image idiote et une citation :


Comme vous en rêviez : une image de Raël sortant d'une narine géante.
Image par un certain ronin_KaseiSol, j'espère qu'il ne m'en voudra pas de la lui avoir empruntée.


Les sectes sont des clignotants qui signalent un défaut dans les circuits de notre civilisation matérialiste.

Alain Woodrow


samedi 22 septembre 2007

La Conspiration expliquée, pt 4 - Justice pour Katheline !

Un lecteur m'a gentillement fait remarquer que je n'ai jamais pris la peine de terminer la saga de Katheline.

Je renvoie ceux qui n'ont pas tout suivi aux articles précédents, ou au bref résumé qui suit :
1 - La Conspiration expliquée
2 - Un os d'éléphant
3 - Totale Mafia !

Katheline (vision d'artiste)


Résumé des épisodes précédents

Lors d'une rencontre aussi fortuite qu'involontaire dans une boutique de photocopie, Paul Binocle s'est vu confier cinq pages d'un terrible document par ce qui semble avoir été une folle ou une actrice/humoriste au talent exceptionnel.

Sa mission : diffuser sur internet le contenu de ces pages, qui révèlent le calvaire de "Katheline", victime innocente d'un complot national des services secrets belges, de la CIA, de la police, de la mafia, des Albanais et, si j'ai bien compris, de la famille royale.

Selon le document, tout le monde semble se liguer contre Katheline : espionnée par des caméras invisibles, victime d'effractions qui ne laissent aucune trace, sa vie est vendue sur internet, et même son chat n'est pas à l'abri de la localisation par GSM par la redoutable pègre albano-pakistanaise de la sûreté de l'état royale.

Paul Binocle, réalisant l'ampleur du scoop, n'hésite pas longtemps et commence immédiatement la publication par épisodes du récit que cette mystérieuse dame lui a confié.

Bien sûr, elle n'a a aucun moment mentionné qu'il était interdit à Paul Binocle de commenter lesdites pages lorsqu'il les diffuserait...



À tout hasard :

DISCLAIMER : Paul Binocle n'est pas l'auteur des parties en police Arial du texte qui suit, qui est reproduit ici à la demande expresse de son auteur (autrice ?) présumée.
Paul Binocle est intimement persuadé que ce texte a été écrit à des fins humoristiques, en ce sens, il n'accorde pas le moindre crédit à la véracité du récit qui suit et encourage ses lecteurs à en accorder encore moins.
Paul Binocle n'a rien contre (et ne veut pas de problème avec) les services secrets belges ou américains, la police, la famille royale belge, les mafias locales et internationales et autres institutions citées dans le texte.
Si, d'une manière ou d'une autre, ce texte enfreint une loi, n'hésitez pas à m'avertir par e-mail et je l'effacerai aussitôt, même si cela implique de priver mes lecteurs d'une bonne tranche de rire.




La suite (et fin), à présent !

Juste pour Katheline Justice pour Katheline, annonce la marge.





Le procureur du Roi du Palais de Justice (en 2003) etouffe l'histoire la plus grave pour la sûreté de l'état : Tentative de meurtre - violation et ventes de la vie privée sur internet (= Réseaux)

Dans son énumération de la longue listes des torts les plus graves dont elle a été victime, Katheline a la gentillesse de préciser ce qu'est internet : des réseaux.

Il faut lui reconnaître au moins une qualité : elle est, à ce sujet, mieux renseignée qu'un certain sénateur américain, qui expliquait il y a quelques mois que internet "n'est pas un gros camion, mais une série de tubes".



Où sont les Jon Stewart et Stephen Colbert européens ?





L'énumération n'est pas finie, au fait :

vols - Harcèlements HONTE AU ROI !

Pour ceux qui n'auraient pas tout suivi : la raison pour laquelle Katheline en veut tant au roi et qu'il n'a "rien fait" pour empêcher cela. Pour la défense de notre souverain, il est possible que celui-ci ne soit pas mis au courant de tout ce qui arrive dans le beau royaume de Belgique, et ne dispose pas de suffisamment de temps libre pour venir personnellement protéger les chats de ses sujets ou détecter des caméras invisibles dans leur domicile.

Où était Super-Roi quand Katheline avait besoin de lui ?





Il n'y a pas de Justice quand c'est l'état qui est criminel ! Cela se pratique partout invisible !

J'ai l'impression qu'il y a parfois des redites dans le texte de Katheline, et qu'une bonne approximation pourrait en être produite si on jetait les mots "Justice", "invisible", "mafia", "état" et "criminel" dans un sac puis qu'on le secouait très fort.





Même mafia A ETTERBEEK pendant 2 ans 1/2 le bouqet total on la Harcèle de toutes les façons possibles Huissiers quand elle doit rien à l'état ! Même sa voix quand elle chante Vendue

En plus de sa vie privée, Katheline a apparemment réussi à se faire prendre (et vendre) sa voix. Je sais qu'il y a des précédents, dans quelques mythes et légendes, de voix dérobées par des moyens magiques, mais je n'avais jamais suspecté jusqu'ici qu'il puisse y avoir là un fond de vérité.

Révélation fracassante : la Callas a arrêté de chanter car le grand complot régalo-albanais belge lui a volé sa voix pour la revendre sur internet !





on filme tous les jours la vole encore 2 fois ! Verwilgen alors Ministre de la Justice arrive devant elle avec sa limousine et son chauffeur et la regarde d'un air menaçant ! Quel Hypocrite !

On va encore me dire que je parle tout le temps de physique mais, s'il y a une chose à retenir de la relativité d'Einstein, c'est que des évènements peuvent être perçus de manière très différentes selon le point de vue (et surtout la vitesse) des différents observateurs.

Par exemple : un Ministre de la Justice croisant le regard d'une personne étrange le fixant bizarrement n'aura pas forcément le même souvenir des faits que ladite personne étrange, qui verra dans la réaction du Ministre une confirmation de la Grande Conspiration Universelle.

Ledit ministre en grande discussion avec le prince Philippe, autre membre éminent de la conspiration.

Au passage, je ne vois pas très bien où l'hypocrisie est censée se trouver dans le comportement hypothétique du ministre : s'il fait effectivement partie de la conspiration, le fait de jeter des regards menaçants à ses victimes n'est-il pas relativement honnête de sa part ? La véritable hypocrisie ne serait-elle pas de faire comme si de rien n'était ?





La police ose lui dire on peut tout faire !!! on a fait des milliards sur vous le Bourgmestre roule en rols royce sur notre dos

Sur notre dos ? Cela doit être excessivement douloureux !
Après le Ministre en limousine, voilà que le bourgmestre (grosso modo, l'équivalent d'un maire) local roule en Rolls Royce, sur des chaussées pavées par l'échine du contribuable. Quel goût du luxe.





C'est ignoble et on chante noble Belgique ! Mafia totale !

"Mafia Totale" semble être le slogan de Katheline. Je n'y connais pas grand-chose mais je crois deviner qu'une mafia totale est pire qu'une mafia partielle, qui n'impliquerait probablement pas la quasi-totalité de la population du pays.

J'ai fait un petit graphique pour mieux illustrer tout ça :

Enlevez les grosses voitures ou les chansons, et la Mafia perd de sa totalité.





Pour la 2eme fois le responsable de la sureté de l'état doit démissioner on invente que c'est pour une presse qui produit de l'uranium !!

Honnêtement, je ne sais pas à quoi elle fait référence, ni ce qu'une "presse qui produit de l'uranium" est censé être.

Apparemment, un responsable de la sûreté de l'état aurait dû démissionner à cause d'un scandale impliquant de l'uranium, et peut-être même une presse, ou la presse...

...mais ce serait en fait un mensonge et il aurait réellement démissionné à cause de La Conspiration (preuve que celle-ci ne doit pas être parfaitement au point).





La sureté de l'état ose lui dire cette propriétaire a gagné énormément sur vous on va pas tout lui laisser !!! Vous êtes des criminels elle travaille pour vous !!!

Tandis qu'on s'approche du bout du récit de Katheline, il devient de plus en plus incohérent. Apparemment, elle a pu parler à la sureté de l'état incarnée (probablement de la même manière que le "sommet de la mafia" personnifié l'a poursuivie), qui lui a parlé d'une propriétaire qui a gagné de l'argent sur elle.

La sûreté de l'état, vue par Katheline

Cependant, ils sont des criminels : ladite propriétaire travaille pour eux !(!!)

Je ne suis vraiment pas sûr de tout comprendre mais, si un représentant de la sûreté de l'état venait me dire "on dirait que quelqu'un s'est fait énormément d'argent en vous exploitant, on ne va pas tout lui laisser", je ne le traiterais pas de criminel.
Je considèrerais au contraire ce soudain mea culpa comme une preuve de l'honnêteté de l'institution, et j'en oublierais peut-être même mes théories conspirationnistes les plus improbables.

Mais je suis peut-être bizarre.





volée et filmée pendant 6 années tous les jours cela se chiffre en milliards de milliards on peut vendre la même personne à l'infini sous des formes différentes criminalité informatique Technologie d'espions pour exploiter et voler les victimes

Vers le début de l'article, j'ai comparé favorablement Katheline au sénateur américain Ted Stevens.

Je retire ce que j'ai dit à ce sujet.

Apparemment, on peut vendre la même personne à l'infini sous des formes différentes sur internet, ce qui peut rapporter des milliards de milliards au bout de quelques années. Rien de surprenant, finalement, vu qu'on a découvert au cours de ces terribles révélations qu'une vie privée ou une voix, obtenues grâce à des caméras invisibles, peuvent se vendre très cher sur le web.




Heureusement Le commisaire de la pj crimes continue son enquête des que Katheline ressent qu'on la localise qu'une photo est prise qu'on filme elle prévient il réussit à les faire stopper lui c'est un Heros un vrai Justice pour Katheline JUSTICE

Voilà le dernier paragraphe de la saga de Katheline.

Dès que Katheline voit quelqu'un prendre une photo, ou filmer quelque chose, ou qu'elle se sent épiée, elle prévient aussitôt son ami le commisère qui fait... quelque chose, et parvient à les faire stopper.

Un touriste prend une photo ! Vite, appelez la police !

Ce commissaire est un vrai héros. Qu'il s'agisse d'un parangon de justice doué de pouvoirs supra-normaux comme le pense Katheline, ou de quelqu'un d'excessivement patient capable d'écouter une malade en pleine crise d'angoisse ou de phobie des caméras et de la calmer en lui disant qu'il va tout régler, il est évident qu'il s'agit de quelqu'un de bien.

Espérons qu'il pourra apporter paix et Justice pour Katheline. JUSTICE !



Pour terminer, les deux dernières feuilles que m'a confiées la mystérieuse inconnue (Katheline elle-même ?) :


La légende de Thyl Ulenspiegel vue par Katheline


Si ce texte était une oeuvre d'art, je l'appellerais "fenêtre ouverte sur un esprit malade".


Réponse d'un cabinet d'avocats à une demande de Katheline
J'ai préféré censuré les noms, même si les Belges qui ont lu les articles précédents n'auront aucun mal à deviner de quel avocat célèbre il s'agit.

Mafia totale, et JUSTICE pour tous !

Tout roi est un rebelle et un conspirateur.

Louis Antoine de Saint-Just

lundi 17 septembre 2007

Ma liste d'idées abandonnées, pt 2

Il y a maintenant six mois, j'ai écrit un article concernant ma liste d'idées de sujets d'articles abandonnées (un article d'où j'ai paradoxalement tiré l'idée de "Hugo l'escargot").

Même si cela ne se voit pas, chaque article de ce blog est l'objet d'une étude préalable de plusieurs mois. Les idées d'articles sont soumises à un jury d'experts, qui donne ensuite son feu vert (ou pas) à la rédaction.

Un des experts responsables du contrôle qualité de ce blog.

Les brouillons d'articles sont alors soumis à des cobayes, dont le niveau d'hilarité est scrupuleusement mesuré et étudié sous contrôle d'huissier. Après un traitement statistique de ces données et des tests en double aveugle, les articles les plus drôles sont sélectionnés, puis publiés après un test anti-dopage.

Les heureux cobayes privilégiés, qui ont l'immense chance de lire les articles de ce blog en avant-première.

Malheureusement, tous les articles ne passent pas avec succès ces tests successifs.

La mise à jour d'aujourd'hui vise à leur rendre un dernier hommage, en montrant au monde entier à quoi il a échappé.
Sans plus attendre, voici donc quelques-unes des idées recalées de ces derniers mois :

  • les aventures de Mat, l'automate métamathématicien mat que personne ne peut appeler sans bafouiller.
    • pour plaire au plus grand nombre et faciliter le merchandising, il ferait du kung-fu en chantant de la pop.

  • une parodie des vulgarisations scientifiques, surtout celles destinées aux enfants
    • essayer d'ajouter un aspect pseudophilosophique pour donner matière à réflexion
Les électrons sont comme des planètes qui orbitent autour du noyau, et les photons sont de petite particules qui courent très très vite.
La semaine prochaine : les implications morales de la mécanique quantique et l'interview de monsieur l'ADN !

  • les aventures d'un chasseur de tête dans un futur post-apocalyptique, engagé par un apprenti-coiffeur autodidacte cherchant des victimes sur qui s'exercer

  • un livre de cuisine pour cannibale
    • risque de procès gênant si quelqu'un cherche à les appliquer ?
"Le secret, c'est d'y mettre du coeur."

  • un article sur les différences de sens de certains mots en "français de France" et en québécois.
    • Sérieusement, "gosse" veut dire "testicule" mais "bibitte à poil" veut dire "petit animal" ?

  • des blagues extrêmement mauvaises sur la chimie, que peu de gens saisiront.
    • comment appelle-t-on un piano dissout en solution ? Un piano(aq) !
    • pourquoi les ours blancs sont-ils solubles dans l'eau ? Parce qu'ils sont polaires !
    • que dit un biochimiste constipé aux toilettes ? "Histidine, thréonine, histidine, ..."

La mauvaise nouvelle, c'est que cette blague est probablement la plus mauvaise qui ait été écrite sur le sujet.
La bonne, c'est que la plupart des visiteurs ne la comprendront pas.


  • un grand tournoi imaginaire de boxe entre des personnalités célèbres des siècles passés, comme des philosophes ou des hommes politiques.
Gillaume d'Occam a été disqualifié après avoir essayer de "trancher" le problème à coup de rasoir.


Pour terminer, une image et une citation :
J'espérais pouvoir trouver une image de "Snake Gandhi", mais ceci n'est pas mal non plus.


La bêtise humaine consiste à avoir beaucoup d'idées, mais des idées bêtes.
Henry de Montherlant

samedi 15 septembre 2007

La télé japonaise, pt 1

À la fin de mon dernier article, j'ai mis un lien vers des images d'inventions japonaises bizarres.

Ceci m'a rappelé un fait basique et essentiel que j'avais perdu de vue :

90% des idées bizarres viennent du Japon.

Je ne sais pas vraiment comment expliquer cela. Les Japonais que j'ai rencontrés n'étaient pas plus fous que la moyenne (en tout cas pas avant que je les rencontre) et je ne vois pas de raison géographique ou historique expliquant que les habitants du Japon soient plus bizarres que la moyenne.

Certaines choses échappent à la compréhension humaine.


Bref, même si je ne l'explique pas, la concentration d'idées stupides, folles ou en tout cas étranges est plus élevée au Japon que dans n'importe quel autre pays.

Pour vous en convaincre, voici une série d'extraits d'émissions de télévision japonaises. Je vous les livre sans explications, je trouve que le fait d'essayer de comprendre par soi-même ce qui se passe dans ces extraits contribue à leur charme.

(il est inutile et même déconseillé de regarder ces extraits en entier, je ne l'ai en tout cas pas fait - l'idée est juste de les regarder quelques secondes le temps de comprendre le principe et d'en rire)










Oui, c'est un plat à se partager qui se présente sous la forme d'un cadavre humain.










Discret et chic.













Je ne sais pas, et ne veux pas savoir, ce qui se passe sur cette image.






Pour terminer, celui que j'ai trouvé le plus cruel :





Une dernière image pour aujourd'hui :

À ce stade, je pense que plus rien ne vous surprendra.