mercredi 21 décembre 2011

Droit de réponse : La vérité sur Paul Binocle

Chères lectrices, chers lecteurs,

Il est temps pour moi, le porte-parole du collectif d'auteurs-graphistes-nihilistes qui se fait appeler « Paul Binocle », d'admettre la triste vérité à mon sujet et d'annoncer que je me retire définitivement de la publication d'articles sur internet.

Après des années passées à me moquer éhontément d'individus plus brillants que moi dans des domaines divers, j'ai aujourd'hui trouvé mon maître en la personne de l'antiféministe Léonidas Durandal, que j'ai stupidement critiqué dans l'un de mes articles précédents. Aussi douloureux que cela soit pour moi de voir l’œuvre de ma vie réduite à néant par ses critiques aussi précises que justifiées, je me sens moralement contraint de vous encourager à les lire :

Par Léonidas Durandal


Cliquez sur ce lien et sachez que tout ce qui y est dit est vrai.

Je ne peux légitimement continuer à écrire des articles sur ce blog maintenant que les faiblesses de mes argumentations ont été exposés au grand jour. Suite à la publication de l'article de M. Durandal, l'Académie Française m'a banni et les ministres de l'enseignement de la plupart des pays du globe m'ont contacté pour m'annoncer que ma série d'articles sur les pires personnages de Star Wars ne serait en définitive pas inclue dans les futurs cours de philosophie.

François Weyergans s'est cassé le genou en essayant de briser mon sabre, mais la symbolique était bien là.

Ma brillante carrière de graphiste a elle aussi volé en éclat suite aux assauts durs mais justes de Léonidas Durandal. Mes clients m'ont appelé en masse pour m'annoncer qu'ils se passeraient désormais de mes services et qu'ils feraient dorénavant appel à M. Durandal lorsqu'ils auraient besoin de smileys mal dessinés et de sites internet avec des marges grises trop grandes sur les côtés.

Cliquez sur l'image pour contempler sa terne immensité

Ceci sera, en conséquence, le dernier article de ce blog. Je présente toutes mes excuses aux petits enfants qui attendaient avec impatience, les yeux remplis d'étoiles, la publication de mon prochain texte : elle n'aura jamais lieu.

Noël est annulé
.

Il reste aujourd'hui précisément aujourd'hui un an avant la fin du monde et il est important pour moi de consacrer le peu de temps qu'il me reste à vivre à faire ce que je fais le mieux : parcourir la planète à la recherche de personnes en détresse, afin de pouvoir me moquer d'elles et de m'abreuver de leurs larmes.

J'avais pour habitude de conclure mes mises à jour par une image « amusante » volée sur internet et une citation. J'aimerais conclure cet ultime article en rendant hommage à l'homme et l'artiste brillant qu'est Léonidas Durandal, et quel meilleur moyen de le faire que de publier l'un de ses dessins, tiré de l'article qu'il a écrit juste après celui qui a fait basculer ma vie ?

Image : Léonidas Durandal

C'est donc sans le moindre regret que je me résous à tomber dans la déchéance et l'oubli : je sais grâce à M. Durandal que l'avenir de l'humour satyrique satirique sur internet est entre de bonnes mains.

Pour terminer, un message d'admiration adressé à Léonidas Durandal par l'un de ses fans en réponse à son article, que j'approuve sans la moindre trace d'ironie :

Vous êtes aux féministes ce que Dieudonnée est à la société
kasimar

mardi 11 octobre 2011

Jack Chick contre les zombies

À chaque fois que je publie un article sur un tract de Jack Chick, je parviens à me persuader que c'est le dernier de la série car j'ai découvert sa création la plus stupide, une supernova d'absurdité qui éclipsera à jamais toutes les autres.

Peut-être ai-je effectivement déjà présenté son tract le plus stupide, mais Jack Chick continue encore et toujours à en publier de nouveaux et je ne peux résister à l'envie de les lire, ni à l'envie de les partager avec vous.

Inutile de tourner plus longtemps autour du pot : je vais aujourd'hui vous parler de la dernière oeuvre en date de mon auteur de bande dessiné préféré, sobrement appelée...

THE WALKING DEAD?
Par Jack T. Chick


Je suis tenté de traduire ce titre par « Les morts marcheurs ? » mais je ne pense pas que beaucoup comprendraient l'allusion.


Tout commence dans un cimetière...


« Pourquoi ne bouge-t-il pas ? » s'interroge un homme caché dans un buisson au sujet d'un homme au pied nu visiblement odorant. Un escargot observe la scène, intrigué (c'est le genre de petit détail qui contribue à donner de la vie au récit).

Quelques instants plus tard, le propriétaire du pieds s'éloigne apparemment en compagnie d'une troupe de monstres. « Ils sont partis ! » crie l'homme dans le buisson avant qu'ils ne soient hors de portée de voix pour le bénéfice des lecteurs aveugles qui ne peuvent pas voir l'image. « Je suis encore en vie ! »

Jack Chick aime introduire des personnages issus de la culture populaire dans ses dessins, y compris des personnages de films qu'un bon croyant comme lui ne devrait jamais regarder (voir précédemment : Blade, Gandalf-le-noir, ...). Je ne suis pas spécialiste des films d'horreur, mais je crois y reconnaître le loup-garou, Freddy Krueger, l'homme-cacahouète-éploré, une vieille dame sans son dentier, ces deux poivrots en marcels qui semblent se trouver dans tous les bars du monde simultanément et un fan de metal en marinière.

Contrairement à ce que pense Jack Chick, les fans de metal ont généralement de bons goûts vestimentaires


Notre protagoniste sort de son buisson et entreprend de ramper jusqu'à la sortie du cimetière, mais au moment où il est sur le point de s'échapper...



...une main jailli d'une tombe...



...et l'étrangle, tandis que les monstres réapparaissent soudain pour lui expliquer qu'il fait désormais partie des leurs, ou en tout cas qu'il marchera désormais avec eux. « Nous sommes une famiiiiiiiille ! » crie la grand-mère, sans préciser si elle inclut notre héros dedans ou si elle cherche juste à lui expliquer pourquoi elle traîne avec un loup-garou et une gargouille.



Rebondissement choquant : la scène n'était qu'un cauchemar de notre héros, Danny, qui a le corps recouvert de tatouages. Dans le monde réel, ce serait le signe de manque de goût ou de self-control. Dans le monde de Jack Chick, c'est le signe qu'il s'agit d'un délinquant qui ira droit en enfer.

Quelqu'un qui aime Disney à ce point ne peut être qu'un dangereux criminel

Les habitués des tracts de Jack Chick reconnaîtront en lui le personnage du pécheur qui n'a pas conscience des dangers encourus par son âme, qui connaîtra la rédemption juste avant de mourir ou en tout cas dans les dernières cases du tract.


Danny vit apparemment avec son oncle et sa tante. Il leur raconte son cauchemar autour du petit déjeuner et explique qu'il y devenait lui aussi un mort-vivant (comme le sont le loup-garou et un nombre gravement sous-estimé de grand-mères). Son oncle lui répond qu'il en est effectivement un.

Ce n'est pas un nouveau cauchemar mais bien l'apparition du second personnage récurrent des tracts de Jack Chick, le vrai croyant qui sait tout sur tout et qui est donc dans son bon droit quand il dit des choses horribles aux gens.


Danny fait remarquer à son oncle que ce n'est pas une chose qui se dit et qu'il est en train de se faire insulter parce qu'il lui a confié un cauchemar, mais l'oncle insiste que c'est la vérité : Danny est mort spirituellement et va aller droit en enfer.


Sa tante suggère à Danny que son cauchemar peuplé de zombies était peut-être un message envoyé par Dieu, qui s'est décidément modernisé depuis l'époque des buissons en feu et des tablettes de pierres.

Voilà qui confirme ma théorie selon laquelle George Romero est Dieu ou l'une de ses manifestations.


Le message de Dieu : Danny doit devenir born again, un terme principalement utilisé par les protestants évangéliques américains du style de Jack Chick pour désigner les leurs. Danny se moque de cette expression, qu'il a entendue en prison dans la bouche de beaux parleurs cherchant à obtenir des remises de peine, anecdote qui est apparemment décrite dans les Corinthiens.

L'oncle insiste que ce n'est pas une blague, car Jésus lui-même l'a dit...


...et Danny l'encourage à lui expliquer ce que born again signifie donc. « OK », répond l'oncle avant de lui expliquer la création d'Adam.



Dieu a créé l'homme à son image, c'est-à-dire comme une trinité : corps, âme et esprit. Il a ensuite mis en garde sa création de ne pas manger le fruit défendu de la connaissance du bien et du mal, mais l'a fait dans un anglais Shakespearien pour s'assurer qu'Adam n'ait aucune chance de le comprendre.



Le jour même, Adam a mangé le fruit, sa connexion spirituelle avec Dieu a été brisée et son esprit est mort (Ève n'est pas suffisamment importante pour apparaître dans cette version des faits, dans laquelle Adam se précipite apparemment sur le fruit dès l'instant où Dieu tourne le dos). Depuis cette époque, tous les êtres humains ont un corps et une âme « vivants », mais un esprit mort - ce qui fait de nous des ennemis de Dieu.

Je sais que l'idée que nous naissons tous souillés par le péché originel est assez répandue parmi les croyants, mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'elle fait passer le tout-puissant pour un mafioso qui entretiendrait une vendetta vieille de plusieurs milliers d'années contre nous parce que l'un de nos ancêtres a volé un fruit dans son jardin.

« Au moins, j'ai bon coeur » se console Danny, qui vient coup sur coup de faire un cauchemar où il devenait un zombie et d'apprendre que son propre esprit est mort.

« Non, tu n'as pas bon coeur. » rétorque l'oncle, qui considère apparemment qu'une crise de larmes fait partie des éléments essentiels d'un petit déjeuner équilibré. « Nos coeurs sont pourris et Dieu nous dit ce qu'il y a dedans. »



L'oncle exécute un magistral combo de trois citations imbriquées pour prouver que la Bible affirme que notre coeur est pourri. Il va jusqu'à illustrer ses propos par un dessin d'un coeur pseudo-réaliste doté d'un visage patibulaire de sorte que même les lecteurs analphabètes comprennent l'idée générale.

Au passage, peut-être ai-je trop d'imagination mais le visage de ce coeur me semble familier...


Danny est abattu et demande à son oncle s'il a encore d'autres mauvaises nouvelles à lui annoncer. L'oncle se dit qu'il serait bête de passer à côté d'un triplet combo de mauvaises nouvelles et explique à son neveu que son corps va vieillir et mourir, mais que son âme va exister éternellement.

« Mon âme ? Qu'est-ce que c'est que ça ? » demande Danny.



« Ton âme est toi, Danny. Elle est dans ton coeur et me regarde. Elle a un corps comme toi, mais c'est une sorte de corps différente. Ce n'est pas un corps physique. Tu ne peux pas la voir maintenant, mais tu la verras après ta mort ! »

Danny demande si l'âme est donc comme un fantôme, mais l'oncle explique patiemment :

« Non, Danny. Elle a une forme corporelle comme nous, avec des bras et des jambes et peut porter des robes blanches. Elles sont vivantes et peuvent s'asseoir sur des trônes. »

L'oncle appuie ses révélations vestimentaires par des passages de la Bible, ce qui est une bonne chose car c'est la définition la plus stupide de l'âme que j'ai jamais lue. « L'âme apparaît quand tu es mort mais elle est vivante, elle ne ressemble pas à un fantôme mais elle a une forme d'être humain et peut porter une robe blanche. Elle peut s'asseoir sur un trône, mais pas sur un fauteuil ni une chaise en osier. Elle peut voir, penser, entendre et parler, mais elle ne peut ni faire des claquettes ni rouler sa langue en U ».

S'agit-il de réponses à des questions spécifiques que se posent les lecteurs typiques d'un tract de Jack Chick ? Y a-t-il des gens qui s'inquiètent de la mode au paradis et qui se demandent si leur âme devra passer l'éternité debout et supporter des crampes aux jambes terribles ?

« Dieu, parle-moi ! Mon âme pourra-t-elle porter un polo à col roulé noir ou serai-je obligé de porter l'une de ces horribles robes blanches qui me font paraître plus gros ? »



L'oncle explique que l'âme est éternelle et raconte l'histoire vraie d'un homme riche précipité aux enfers, qui y brûle aujourd'hui encore et continuera à cuire pour le reste de l'éternité.


« Nous sommes tous des zombies. Les esprits à l'intérieur de nos âmes sont morts à cause d'Adam. » Citation biblique, puis : « Toute l'humanité est perdue ! Cependant... Jésus a quitté le paradis pour créer une voie nous permettant d'échapper à l'enfer ».

Les hommes morts avant Jésus sont donc selon toute vraisemblance tous allés en enfer.
Dans son immense gentillesse, Jack Chick prend soin d'indiquer par une flèche où se trouve le paradis, c'est-à-dire dans l'espace. Son dessin n'est toutefois peut-être pas à l'échelle, étant donné qu'il représente aussi un nuage à une altitude à laquelle on ne trouve en temps normal que la Lune.


À moins de « renaître » spirituellement, nous sommes donc condamnés à l'enfer. Heureusement, l'oncle explique que, grâce au sacrifice de Jésus, il nous est possible d'y échapper :


Jésus s'est en effet sacrifié pour nos pêchés, ce qui implique apparemment qu'il est désormais possible de faire renaître nos esprits et d'aller au paradis.

Je suis sans doute la dernière personne au monde qui devrait critiquer la manière dont les autres dessinent, mais je trouve dommage que le seul personnage de tout ce tract consacré aux morts-vivants qui ressemble réellement à un zombie soit Jésus portant sa croix. Chick parvient à représenter notre sauveur supposé d'une façon qui le rend plus effrayant que les monstres du début du tract.

Je suspecte son intérêt soudain pour le bien-être de nos esprits d'être lié au fait qu'ils constituent l'alpha et l'oméga de son régime alimentaire.



En bref, acceptez Jésus comme votre sauveur personnel et vous irez au paradis :


Comme le démontre clairement ce schéma, quand vous acceptez Jésus comme votre sauveur, il entre dans votre âme en compagnie de Dieu et du Saint-Esprit, ce qui a pour effet de faire revenir à la vie votre esprit mort et donc de sauver votre âme.

Grâce à cela, vous aurez non seulement votre nom dans le livre de la vie, qui sert de liste d'invités pour les videurs qui gardent l'entrée du paradis, mais aussi - et je n'invente rien - un manoir au paradis. Que demander de plus ?

Danny a appris sa leçon : il n'a peut-être pas été convaincu de ne plus être un délinquant qui se retrouve en prison pour manque de goût aggravé dans le choix de ses tatouages, mais il a désormais peur de l'enfer et a demandé à Jésus de le sauver. Mission accomplie !


Évidemment, si vous ne faites pas comme Danny, vous vous retrouverez en enfer en compagnie de la plus pathétique imitation de la famille Adams.


En bonus track, un coupon expliquant les instructions à suivre pour aller au paradis
et vous rappelant d'acheter le livre de Jack Chick. Merci qui ?


Récapitulons ce que nous avons appris aujourd'hui :
  • Si vous rêvez que des zombies vous poursuivent, Dieu essaye peut-être de vous transmettre un message.
  • À moins d'être un chrétien born again, votre esprit est mort, vous êtes l'ennemi de Dieu et vous irez en enfer.
  • Votre âme vous ressemble parfaitement et peut porter une longue robe blanche ou s'asseoir sur un trône.

Apparemment, une âme peut aussi spontanément vous exploser à la figure lorsque vous ouvrez un livre

  • Contrairement à ce que suggéraient les tracts précédents, accepter Jésus dans votre coeur est une mauvaise idée, car votre coeur est pourri et ressemble à Shrek. Il faut plutôt laisser Jésus entrer dans votre âme pour qu'il ressuscite votre esprit, ce qui a l'avantage d'ajouter votre nom au livre de la vie et de vous faire gagner les clés d'un manoir au paradis*.
* Offre valable dans la limite des stocks disponibles, d'autres tracts expliquent clairement que les noms inscrits dans le livre de la vie sont prédéterminés et que leur nombre est fini.

Je profite du fait que nous parlons de Jésus et de zombies pour signaler l'invention américaine de Jesus Ween, la réponse catholique à la fête d'Halloween. Pourquoi, en effet, encourager vos enfants à s'amuser à se déguiser en monstres démoniaques et à faire du porte à porte pour réclamer des bonbons alors que vous pourriez faire l'économie d'un costume et les convaincre de faire du porte à porte pour répandre la bonne parole ?

Ce n'est pas une blague.

Voilà qui conclut l'article de ce soir. Serai-je assez paresseux pour laisser celui-ci en première page jusqu'à Halloween ou pas ?

Lisez vite la citation sans rapport qui suit pour en savoir plus, ou en tout cas pour ne pas en savoir moins, ou en tout cas pour tromper votre ennui le temps de vous rapprocher un petit peu de l'instant futur où vous découvrirez si oui ou non je suis phénoménalement fainéant.


Vivre dans un camp de nudistes doit sans doute gâcher tout le plaisir qu'on attend d'Halloween.
Origine inconnue

lundi 3 octobre 2011

Le pire de Star Wars, pt. 2 - Des personnages

Note préliminaire : l'article qui suit contient des spoilers pour « l'univers étendu » de Star Wars. Il s'adresse davantage aux gens qui ont vu les films et qui sont prêts à rire de concepts stupides pour des personnages de science-fiction plutôt qu'aux fans de la première heure qui sont prêts à débattre de la puissance relative d'un destroyer impérial et de l'Enterprise ou du degré de réalisme d'un sabre laser noir.


Vous l'aurez compris, il est une nouvelle fois l'heure pour nous de découvrir ensemble des aspects ridicules de l'univers de la Guerre des Étoiles tel qu'il apparaît dans les romans, bandes dessinées, jeux vidéos et autres produits dérivés.

Je précise encore une fois que je ne connais pas vraiment l'univers étendu de Star Wars et que le peu que je peux vous en dire me vient d'internet, et plus précisément de son Wiki non-officiel ou de pages web critiquant ses aspects les plus ridicules.

Ainsi, Cracked.com a récemment publié une liste de personnages de l'univers étendu de Star Wars "trop stupides pour être filmés" dans laquelle figure :

Ikrit


Ikrit (sur l'épaule du garçon), le maître jedi/Falcor miniature

L'auteur de Cracked suppose incorrectement que sa grave carence en « pouce opposable » ou en « bipédie » empêche Ikrit d'utiliser un sabre laser, ce qui est faux selon Wookiepedia : s'il n'en utilise pas, c'est parce qu'il s'est un jour énervé sur un ami et a failli le tuer avec son sabre.

J'imagine que cette scène pourrait être dramatique si Ikrit ne ressemblait pas au croisement entre un furby et un teckel.

Cela aurait pu être pire.


Ziro le Hutt


Comme son neveu Jabba, Ziro le Hutt est un homme-limace de l'espace. À la différence de son neveu, Ziro prend soin de son apparence, a le corps couvert de tatouages et de bijoux, une plume dans les cheveux et s'est fait refaire le visage par chirurgie esthétique pour qu'il soit plus symétrique. À le demande de George Lucas, sa voix ressemble à celle de Truman Capote, c'est-à-dire à un stéréotype d'homosexuel efféminé.

Heureusement, Wookieepedia précise que Ziro est hermaphrodite et aime les femmes - sans cela, le personnage aurait pu sembler un peu étrange.


Le mont Sorrow


Le mont Sorrow est une montagne vivante dont les larmes peuvent soigner n'importe quelle maladie. Je ne pense pas être capable de me moquer d'un concept pareil, qui existe bien trop loin des frontières du raisonnable pour pouvoir être tourné en dérision.

L'un des problèmes fondamentaux de l'univers de Star Wars est qu'il n'a pas de public défini : certaines histoires, comme le légendairement mauvais Star Wars Holiday Special consacré à la Noël chez les Wookiees, s'adresse clairement à un public très jeune, tandis que d'autres récits beaucoup plus sombres s'adressent aux fans plus matures âgés : on imagine le gentil Anakin massacrer des enfants, étrangler sa femme puis être brûlé vif dans le même univers que la montagne vivante qui peut soigner tous les maux (et c'est bien dommage, je ne serais pas surpris si sa salive pouvait soulager les brûlures et si sa sueur pouvait réparer les coeurs brisés).


Jaxxon


Autre manifestation de ce problème, Jaxxon est un lapin vert humanoïde dont les principaux passe-temps sont (si j'en crois les images que j'ai trouvées de lui) de frapper des extraterrestres, de leur tirer dessus avec ses deux pistolets laser et de donner une raison supplémentaire aux fans obsessifs Star Wars de se haïr.

Après vérification, il appartient bel et bien à une race d'hommes-lapins-colorés-de-l'espace appelés les Lepi. Le secret pour inventer une espèce d'extraterrestre intelligente dans l'univers de Star Wars semble être de partir d'un être humain et d'appliquer une ou plusieurs des opérations suivantes :
  • Changer la couleur de la peau et/ou des yeux
  • Enlever un organe (pas d'yeux, pas de pupille, pas d'oreilles, ... comme le port du pantalon est souvent facultatif chez les extraterrestres, ils n'ont généralement pas de sexe non plus)
  • Ajouter un organe
  • Remplacer le visage par la tête d'un animal quelconque
  • Ajouter une capacité spéciale, comme la télépathie
Les fans du monde de Mickey ne seront donc pas dépaysés :

Si, c'est bien une image tirée de l'univers de Star Wars


Ooroo

Les exceptions à mon guide de création d'espèces extraterrestres intelligentes pour l'Univers de Star Wars sont rares et celles qui existent ont le mérite d'être particulièrement stupides. Ooroo et sa race sont l'une d'entre elle.


Oooroo est une sorte de méduse intelligente ou de cerveau flottant qui a le malheur de venir d'une planète dont l'atmosphère est majoritairement composée de cyanogène et ne peut donc pas survivre sur les mondes dont l'air a une composition proche de celle de la Terre - c'est-à-dire sur la totalité des autres planètes habitées de l'univers de Star Wars (quand avez-vous vu des personnages de Star Wars porter un scaphandre ou un masque respiratoire à la surface d'une planète pour la dernière fois ?).

Il baigne donc en permanence dans un cristal contenant un bain de cyanogène, ce qui ne l'empêche pas d'utiliser un sabre laser ou des pistolets laser d'après Wookieepedia, même s'il la manière dont il s'y prend n'est pas précisée.

« C'est tout ce que je peux faire » - Maître Ooroo, en train de ne rien faire du tout.

Pour la petite histoire, Ooroo finit par se sacrifier héroïquement en laissant des orcs de l'espace guerriers Massassi détruire son caisson protecteur, libérant ainsi le dangereux cyanure qu'il contenait. Au risque de paraître raciste envers les espèces non-humanoïdes et non-aérobies, j'ai des doutes sur les qualifications d'un maître jedi dont le plus haut fait d'arme consiste à être resté courageusement immobile et d'avoir laissé des ennemis s'empoisonner en le tuant.


C-3PX


C3PX est le robot tueur secret du méchant Darth Maul, qui ressemble au personnage le plus inoffensif de l'univers entier. L'idée est vraisemblablement que personne ne suspecterait un innocent droïde de protocole maniéré qui marche comme s'il essayait de faire passer un balais en douce à la douane d'être un assassin armé jusqu'aux dents.

Le fusil et le lance-roquette futuristes en bandoulière risquent peut-être toutefois de mettre la puce à l'oreille des passants les plus attentifs.

Les yeux rouges lumineux risquent également d'éveiller des suspicions.

La liste de Cracked s'arrête là, mais il ne s'agit que d'un petit échantillon des bizarreries que l'univers étendu de la guerre des étoiles a à offrir.

Permettez-moi d'y ajouter quelques-unes de celles que j'ai découvertes grâce à internet :

Les Equines et autres quasi-humains


Les Equines, une race de satyres (de l'espace) qui ont le mérite de porter des vêtements, contrairement à la plupart des autres exemples de cet article.

Ils ont également le mérite d'être plus originaux que la plupart des espèces de « quasi-humains », catégorie qui comprend des humains qui :
  • peuvent respirent sous l'eau et ont des écailles
  • sont plus frêles que la normale
  • n'ont pas de pupille et seulement quatre doigts
  • ont de la fourrure et des oreilles allongées
  • ont des crêtes osseuses
  • ont la peau jaunâtre ou brunâtre
  • ont deux coeurs et pas de paupières
  • sont des morlocks (de l'espace)
  • ne supportent pas la chaleur
  • ont des cheveux de deux couleurs et une vitesse de guérison anormalement élevée
  • ont une beauté exceptionnelle mais une mauvaise vision de nuit
  • ont la peau noire et les yeux jaunes
  • ont de grands yeux et une carrure imposante
  • ont des pouvoirs psychiques
  • n'ont pas pas d'yeux mais ont un lien privilégié avec la force qui leur permet de voir malgré tout
  • ont la peau bleue, verte ou jaune
  • ont une espérance de vie très longue
  • ont la peau grise
  • ont des cheveux ressemblant à des plumes
  • ont un grand crâne dégarni

J'allais écrire que ces idées ressemblent à celles notées par un gamin de treize ans dans les marges de ses cours après avoir regardé un épisode de Star Trek, puis j'ai découvert cet authentique dessin d'une Qiraash réalisée lors de la production du premier Star Wars

  • ont la peau pâle et les yeux rouges
  • ont un grand nez, quatre doigts et des yeux petits et rapprochés
  • ont des ailes et la peau colorée
  • ont une voix rauque et le corps mince
  • ont la peau verte, de grands yeux et des antennes
  • ont la peau bleue
  • ont la peau horriblement brûlée
  • ont des yeux verts et de la chlorophylle à la place du sang
Chacun des exemples de cette liste est authentique, et c'est sans compter les nombreuses espèces de quasi-humains qui sont apparemment rigoureusement identiques aux humains normaux, à la différence près que tous leurs membres ont la même couleur de cheveux et d'yeux.

Je peux comprendre qu'il soit plus facile de déguiser un acteur humain en une espèce extraterrestre qui ressemble à un être humain mal maquillé, mais quelle est l'excuse des auteurs des livres et des comic books pour lesquels la majorité de ces espèces a été inventée ?

Ils appartiennent à une espèce de plantes intelligentes pratiquement identiques aux êtres humains (ce n'est pas une blague).


Zorba le Hutt


Comme son fils Jabba, Zorba le Hutt est une limace géante (de l'espace), mais il a des cheveux et une barbe finement tressés en nattes auxquelles sont attachées des rubans.

En voyant Ziro et Zorba, je me demande si Jabba, malgré (ou grâce à) sa passion pour les femelles humanoïdes court-vêtues, n'est pas l'individu le plus normal de la famille.

Ou peut-être espère-t-il juste qu'elles vont lui apprendre à se faire des couettes.


The Envoy


The Envoy est une harpie de l'espace qui a une épée... que ses ailes ne peuvent pas tenir et que ses serres ne peuvent pas atteindre
.

Pour la petite histoire, c'est une jedi mais elle préfère porter une simple épée de métal, probablement parce qu'elle a jugé que son incapacité à l'utiliser n'était pas un handicap suffisant.


Les Ssi-ruks


Les Ssi-ruuks sont des vélociraptors géants (de l'espace) qui aiment porter des chapeaux chinois
et des armes laser.

C'est une idée qui peut paraître ridicule, mais cela n'est à mon avis pas fondamentalement incompatible avec le fait qu'elle soit géniale.

Si un film pareil ne fait pas un carton au box office, je renonce à essayer de comprendre la culture populaire actuelle.

Dracmus


Dracmus est de toute évidence une loutre géante (de l'espace) amatrice de bijoux et de pugilat. Ce qui est moins évident au premier coup d'oeil, c'est qu'elle est aussi exhibitionniste : toutes les autres images de membres de sa race, les Seloniens, les montrent avec des vêtements.

Pour la petite histoire, Selonia est apparemment une planète recouverte par un énorme océan parsemé de petites îles, sur lesquelles vivent les hommes-loutres. La solution trouvée par ceux-ci pour relier les îles ? Un réseau complexe de tunnels creusés sous l'océan, dans le manteau de la planète.


Wilk


Wilk est un loup géant (de l'espace) qui vient du même astre que les Ewoks, les ours en peluche mangeurs d'hommes de l'espace. Il ne s'agit pas d'un homme-loup géant de l'espace mais d'un simple loup de l'espace mais, grâce à une mutation, il est anormalement intelligent et peut parler : dans l'univers de Star Wars comme celui des X-Men, les mutations confèrent toujours de pouvoirs surnaturels au lieu d'horribles handicaps. Wilk est apparemment aussi capable de piloter un vaisseau spatial puisqu'il aurait abattu un chasseur ennemi.

A ce stade, cela ne vous paraîtra peut-être pas particulièrement ridicule. J'aimerais toutefois vous rappeler qu'il est supposé évoluer dans le même univers que Dark Vador, par exemple, et que celui-ci est donc susceptible d'avoir abattu un vaisseau piloté par un loup, entre une conversation avec une montagne et un duel avec une loutre nudiste.

Voici l'image la plus représentative de l'univers étendu de Star Wars que je sois parvenu à créer.

Voilà qui conclut la mise à jour de ce soir ! J'ai presque fini d'écrire la suite et la fin de cette série, qui devrait être publiée la semaine prochaine endéans un délai raisonnable avant que la Belgique n'ait un gouvernement, à moins que je ne décide que vous en avez marre que je vous parle de la guerre des étoiles et que je me lance dans la rédaction d'un article de cent pages sur les invraisemblances dans le Muppet Show.

Je pourrais aussi combiner les plaisirs...
Note : je ne suis pas persuadé que j'oserai vraiment vous infliger un troisième article consécutif consacré à Star Wars, d'autant plus que je viens déjà de vous en présenter les aspects les plus ridicules. Prenez votre mal en patience.

En attendant, une image et une citation :



Si l'argent est tout ce que tu aimes, alors c'est ce que tu recevras.

Dialogue de Star Wars écrit par George Lucas,
accusé par certains de ses fans d'être aussi l'auteur d'un plan diabolique consistant à gâcher volontairement sa série-phare pour gagner de l'argent (ce qui est assez logique, tant qu'on n'y réfléchit pas)