dimanche 30 décembre 2007

Les aventures formidables de Paul Binocle (et ses amis)

Bonsoir, amis lecteurs.

Mon article sur Werber semble avoir provoqué des réactions (pour être tout à fait honnête, celle d'un ami qui regrette que je n'ai pas critiqué un autre de ses livres, d'un autre qui regrette que je ne mette plus de citations en fin d'article et, enfin, d'une personne tout à fait raisonnable qui a expliqué que le livre lu a plu et qu'elle n'est pas d'accord avec certaines de mes critiques).

Pour calmer les esprits, je propose de faire quelque chose d'un peu différent aujourd'hui : partager avec vous un extrait d'un des mes romans, qui n'a pas pu être publié en raison de quelques problèmes de copyright.

J'espère que vous prendrez autant de plaisir en le lisant que j'ai eu à l'écrire, et que vous comprendrez que je suis moi aussi un auteur qui mérite le respect (et qu'il est donc tout à fait légitime de ma part de critiquer les oeuvres d'un des auteurs préférés des Français).

Ce soir, j'aimerais donc partager avec vous une mes oeuvres maîtresses, que j'ai sobrement intitulée :


LES AVENTURES FORMInABLES DE PAUL BINOCLE
(et ses amis)

Tout ressemblance avec leurs remarques que j'ai faites sur les défauts des crossovers est probablement fortuite.

Paul Binocle se réveilla en sursaut. Son radio-réveil venait de se déclencher, inondant d'informations son cerveau encore embrumé.

"...ce stade, la guerre semble inévitable. Les autorités recommandent aux civils de rester chez eux et de ne pas utiliser leurs téléphones jusqu'à la fin de l'état d'urgence."

Ces mots pénétrèrent dans le cerveau de Paul avec la vitesse et la violence d'un boulet de canon.
"La guerre", murmura-t-il.
Ce simple mot envoya un frisson parcourir son échine, le tirant de sa torpeur et éveillant tous ses sens.

La journée commençait mal. Malgré son courage et son flegme naturel, cette nouvelle brutale l'avait un peu secoué et lui laissait une vague appréhension.
"Cette nouvelle brutale m'a un peu secoué", dit Paul, "et me laisse une vague appréhension".
Il hocha la tête, satisfait d'avoir aussi brillamment pu exprimer ce qu'il ressentait.
"Je vais préparer le petit déjeuner".

Il se leva et, en chemin vers la cuisine, passa devant un miroir. Il était affligé d'une terrible malédiction : aucune femme ne prêtait jamais attention à ses traits fins mais virils, tant ses yeux captivants attiraient leur regard.
En ce moment précis, ils avaient la douceur d'une crème de chocolat aux noisettes mais, lorsque Paul se mettait en colère, ils adoptaient la dureté et la détermination d'un morceau de chocolat noir et pur.


Tandis qu'il passait se préparait à faire la cuisine, son ordinateur s'alluma soudain tout seul, affichant un message de son grand ami Morpheus.



C'était un avertissement.
Paul prit alors conscience d'une présence derrière lui. Il se retourna d'un bond, prêt à se défendre.


"Je vais te tuer !", annonça Sauron en souriant derrière son casque.
"Pas si je te tue avant", répondit Paul en lui décochant un coup de poing.


Sauron recula sous la force de l'impact.
Paul se massa le poing, légèrement endolori après le choc contre l'armure magique hérissée d'épines de Sauron.

"Tes poings ne peuvent rien contre mon armure magique hérissée d'épines" expliqua Sauron. "Si tu me frappes, tu vas juste t'endoloriser les poings. Je vais te tuer jusqu'à ce que tu en meures !" ajouta-t-il en se jetant sur Paul, prêt à l'étrangler.

"Cela ne se fait pas d'entrer chez les gens pour les tuer !" rétorqua Paul en esquivant l'attaque. Emporté par son élan, Sauron tomba par terre puis se rétablit par une roulade.
"Et on dit
endolorir, pas endoloriser." poursuivit-il. "Je crois que tu mérites une bonne correction !"
Sauron jaugea Paul du regard pendant quelques secondes, méditant sur ses sages paroles.

"Il a même fait une blague avec 'correction'." se dit Sauron, impressionné malgré lui.

Enfin, il parvint à trouver une réponse qui lui permettrait de sauver la face :

"Peut-être as-tu des poings, la langue française et l'étiquette de ton côté, Paul Binocle..." finit-il par dire. "Mais j'ai une épée maléfique !"
Il joignit le geste à la parole et sortit une épée de son fourreau. Mais ce n'était pas n'importe quelle épée : c'était une épée maléfique.

Paul n'en montra rien, mais il réalisa qu'il aurait un peu de mal à gagner contre le seigneur des ténèbres armé d'une épée maléfique à la seule force de ses poings et sans avoir pris de petit déjeuner.

***

Heureusement, quelque chose se produisit à ce moment-là. Derrière Sauron, le mur de la pièce vola soudain en éclat et une silhouette en jaillit soudain et assoma le seigneur du mal.
"Qui es-tu et pourquoi as-tu cassé mon mur ?" demanda Paul au nouveau venu, prêt à en découdre s'il le fallait.
"Je suis Batman et je t'ai sauvé la vie." répondit Batman, car c'était bien lui.
"Je ne crois pas que tu m'aies sauvé la vie car je suis capable de me sauver la vie tout seul" répondit Paul. "Mais je te remercie de ton aide."


"Tu peux te sauver la vie tout seul" répéta Batman pensivement, visiblement impressionné.
Il semble réfléchir pendant quelques secondes puis, soudain parvenu à une décision, il s'écria :
"Paul Binocle ! Le monde est en danger. Les forces du mal sont passées à l'attaque. Le mal ne doit pas triompher. Toute aide est bienvenue."

"Je suis prêt à sauver le monde." répondit Paul. "Mais d'abord, il faut que nous déjeunions."

***

Paul Binocle et Batman passèrent donc à table.

"Cette confiture est vraiment délicieuse, Paul" dit Batman.
"Merci." dit Paul. "C'est ma maman qui l'a faite avec les fruits du jardin."

Ils parlèrent ensuite de la guerre qui allait avoir lieu et de leurs séries télévisées préférées.
Batman fut impressionné par les connaissances de Paul Binocle sur l'univers de Star Trek et promit de lire ses fanfictions à l'occasion.


"Où allons-nous ensuite ?" demanda finalement Paul en s'essuyant la bouche.

"Dans la base secrète des méchants." répondit Batman avec gravité. "Viens, je t'y emmène."

La batmobile les attendait dehors. Ils montèrent dedans et démarrèrent.
"Puis-je conduire ?" demanda Paul.
"Ok." répondit Batman en lui passant le volant.

***

Paul binocle conduisit la batmobile à une vitesse hallucinante mais respectueuse du code de la route à travers les rues de Bruxelles, jusqu'à la base secrète des méchants. En chemin, il sauva aussi une vieille dame qui allait se faire attaquer par des bandits mais c'est une autre histoire.

"Attention Paul elle est bien protégée !" s'écria Batman. "(Je parle de la base des méchants devant laquelle nous nous trouvons en ce moment, pas la vieille dame dont le narrateur omniscient parlait il y a deux minutes)" ajouta-t-il entre parenthèses au cas où Paul n'aurait pas compris.
Une grande grille bloquait en effet l'entrée de la base secrète, entourée de gardes armés de lance-roquettes.
"Je m'en occupe !" répondit Paul en appuyant sur l'un des boutons près du volant.

Des lances-missiles se déployèrent de part et d'autre de la batmobile et atomisèrent les méchants en petits morceaux pas plus grands que des atomes.
"Bien joué." dit Batman en souriant.
"Voilà ce que j'appelle atomiser !" répondit Paul Binocle, qui n'était pas seulement très fort et très courageux mais aussi très savant.

Encore une victoire de la science !

Il arrêta alors la batmobile en un dérapage contrôlé juste devant la porte d'entrée de la base secrète.

"J'y vais d'abord." dit-il. "Fais le guet, tu risquerais de me gêner en m'accompagnant."

"Ok." dit Batman. "Fais attention à toi Paul !"

"C'est à eux qu'il faut dire ça." répondit Paul en s'enfonçant dans l'obscurité de la base secrète des méchants.

***
Il faisait totalement noir à l'intérieur, mais Paul n'avait pas peur.
Il avança jusqu'à arriver dans une salle faiblement où se trouvaient des cellules, dans lesquelles se trouvaient des gens.


"Des gens enfermés dans des cellules." dit Paul. "Je reconnais bien là les méthodes des méchants."

Un rire aussi diabolique que robotique éclata soudain, et la lumière s'alluma.

"Bien deviné, Paul Binocle !" s'exclama Dark Vador de sa voix métallique. "Maintenant, battons-nous !"


Ils sortirent tous les deux leurs sabres laser et se battirent. Dans leurs cellules, les prisonniers se mirent à acclamer Paul Binocle.
Son sabre croisa celui de Dark Vador, et ils se retrouvèrent face à face, à se regarder dans les yeux (sauf Dark Vador qui avait son casque).
"Ils veulent que je gagne." dit Paul en souriant.
"Pourquoi ?" demanda Dark Vador dont le coeur avait été corrompu avec le côté obscur et qui ne comprenait plus l'amour et l'amitié.
Le seigneur sith était visiblement décontenancé, les paroles de Paul avaient introduit le doute dans son esprit.

Il avait légèrement baissé sa garde - il n'en fallait pas plus pour Paul Binocle, qui en profita pour lui couper la main d'un coup de sabre laser.

"C'est la force de l'amitié." expliqua-t-il au manchot, en réponse à la question qu'il avait posé quelques lignes plus haut et que vous devriez relire si vous l'avez oublié. "Dark Vador," continua-t-il après que vous ayez relu la question et bien compris de quoi il était question, "tu as perdu de vue la lumière."
"C'est vrai." reconnut Dark Vador, qui venait de comprendre qu'il avait perdu de vue la lumière. "Paul Binocle, j'ai changé d'avis. Le fait que tu m'aies coupé la main m'a ouvert les yeux. Je veux être quelqu'un de bien."


Paul l'observa quelques secondes pour s'assurer qu'il ne mentait pas puis, voyant la sincérité dans ses yeux à travers son casque, il répondit :

"Alors libère les prisonniers."
Dark Vador le fit avec sa main valide, puis dit à Paul :

"Merci, Paul Binocle. Grâce à toi j'ai retrouvé la lumière."

Paul sourit.

"Appelle-moi juste Paul, Dark, car il n'y a pas de manières entre les héros du bien."

Dark Vador hocha la tête, puis ramassa son sabre laser, qui n'était plus rouge comme le mal, mais bleu comme le bien, et dit :

"Allons combattre les méchants ensemble !"

Les prisonniers sortirent de leurs cellules.
"Nous venons aussi." dit Indiana Jones à la sortie de la sienne.

"Oui." approuva le général Patton.
Léonardo la tortue ninja confirma d'un hochement de tête.

"Paul, tu nous as sauvés !" dit Julia Roberts.
"C'était très héroïque, je ne l'oublierai jamais." ajouta-t-elle avec de l'amour dans ses grands yeux.


"Alors allons-y". dit Paul en s'avançant dans l'obscurité.
Vers l'inconnu.

Vers un nouveau combat.

Vers le coeur du repère du mal.


***


"Ils approchent du coeur du repère du mal" annonça le professeur Moriarty, qui suivait leur progression sur un écran de surveillance. "C'est-à-dire ici."

Godzilla, cyber-Hitler et Dracula se tournèrent vers lui, les yeux écarquillés.
Aucun d'entre eux ne voulait perdre la face devant les autres, mais ils ressentaient tous la même peur indicible à l'idée d'affronter Paul Binocle et ses compagnons.


"Dans combien de temps seront-ils là ?" demanda Godzilla, tellement mal à l'aise qu'il en avait oublié de grogner au lieu de parler.

"Maintenant." répondit calmement Paul Binocle en entrant dans la salle.
Ses yeux brillaient de l'éclat de mille soleils et d'une froide détermination.


"Achtung !" dit cyber-Hitler en dégainant sa mitrailleuse Gatling favorite. "Il a ein sabre-laser !"
"Ceci," répondit Paul Binocle en lui tranchant les jambes. "c'est pour le mal que tu as fait !"
"Meine Beine !" hurla Hitler en s'effondrant.

"Tu as beau être mi-homme mi-machine tu es vraiment inhumain !" asséna Paul.



"Attention Paul !" cria Julia Roberts au bord des larmes, trahissant sans le vouloir son amour secret pour lui. "Derrière toi, Godzilla !"
Godzilla frappa Paul Binocle en traître, dans le dos, ce qui le projeta à terre. Plusieurs de ses os avaient été brisés sous le choc. Un homme moins courageux que lui aurait été écrasé par une telle douleur.

"Paul !" s'écrièrent simultanément tous ses alliés.

"Nos armes sont inefficaces contre ce monstre !" réalisa Indiana Jones en faisant claquer son fouet près de la patte de Godzilla.
"Oui." remarqua le général Patton.



Le dinosaure avança vers eux en grondant, visiblement disposé à les manger.
"Je hais les lézards !" s'écrièrent ensemble Indiana Jones et Léonardo.
"Oui." dit le général Patton.
"Paul, à l'aide !" cria Julia Roberts.

Malgré sa terrible blessure, Paul trouva la force de se relever en entendant ce cri.
"Godzilla !" s'écria-t-il. "Je ne te laisserai pas manger mes amis !"


"On s'occupe de Dracula, Paul !" dirent ses amis, certains qu'il allait vaincre Godzilla.
Paul s'avança vers Godzilla, bien déterminé à le faire mais, soudain, Sauron jaillit de nulle part et s'interposa entre eux :
"Bas les pattes, il est à moi ! L'heure de ma vengeance... a sonné !"

"Sauron !" dit Paul Binocle. "Reste en dehors de tout ça !"
"Oui." glissa le général Patton.


Quelqu'un arriva soudain en donnant un coup de pied à Sauron.


"Je vais le take care of him pour toi" dit le nouveau venu avec un clin d'oeil complice. "Va battre le grand lizard, je sais que tu as le spirit du winner."
"Merci, mon petit Jean-Claude Van Damme." répondit Paul en lui tapant sur l'épaule.

Alors, enfin, il se tourna vers Godzilla.

"À nous deux, lézards de mes deux." dit-il.

Le combat fut bref et intense.
D'un coup de poing, Paul aplatit le museau de Godzilla et lui brisa les crocs, le rendant aussi inoffensif qu'un chihuahua de cinquante mètres de haut capable de dévaster des buildings rien qu'en s'appuyant contre eux.


"Ca t'apprendra à ne pas te brosser les dents." conclut Paul Binocle, qui mettait un point d'honneur à donner la morale à ses ennemis pour leur apprendre à devenir des gens biens.


***
Après avoir vaincu Godzilla, Paul se tourna vers le dernier de ses ennemis : le professeur Moriarty.
"Rien ne peut me toucher derrière cette barrière d'invincibilité" ricana ce dernier, qui avait une barrière d'invincibilité.
Paul essaya de l'attaquer mais dû reconnaître que c'était vrai : aucune de ses attaques ne semblait atteindre le génie du mal.
Ses coups de poing s'écrasaient à quelques centimètres du méchant contre une barrière invisible : la barrière d'invincibilité.

"Que puis-je faire ?" se demanda Paul Binocle, pris d'un doute soudain. "Mes attaques sont inutiles. Je ne pourrai jamais le vaincre !"

Cette remarque provoqua un flash back. L'image de son ancien professeur de physique lui apparut. Il avait une coiffure bizarre mais était gentil quand même.

"Utilise la Science, Paul."

"Paul !" dit son ancien professeur de physique qui avait une coiffure bizarre mais était gentil quand même. "Si jamais tu es en danger, n'oublie jamais ceci : l'énergie ne peut être ni créée ni détruite."


"Merci professeur Albert Einstein." murmura Paul.
Il venait de comprendre que l'énergie de ses coups de poing ne pouvait disparaître - le bouclier devait forcément l'absorber d'une manière ou d'une autre.
En frappant suffisamment, sans doute pourrait-il dépasser sa capacité à absorber l'énergie.

"Mais que fais-tu ?" dit le professeur Moriarty en voyant Paul Binocle redoubler d'effort dans ses coups.
"Oh non ! Des coups de poing, mon seul point faible !"

Son bouclier vola soudain en éclat et le coup suivant de Paul Binocle lui fracassa le nez et l'assomma.


"Comment as-tu fait ?" s'écria Julia Roberts, émerveillée.

"J'ai utilisé la Science." répondit Paul Binocle avec modestie.

Ils se regardèrent dans les yeux puis s'embrassèrent très fort car leur amour était sincère et profond.


"Allons faire un karaoké pour fêter tout cela." proposa Stephen Hawking en avançant son fauteuil roulant vers le couple. "J'ai invité Johnny Hallyday et j'ai acheté des chips."


Oh, Stephen, tu n'aurais pas dû !

Paul Binocle allait approuver mais, soudain, un vrombissement se fit entendre et quelqu'un apparut aux côtés de Paul Binocle.

"Joli tir, petit." lui dit Han Solo en souriant.
Derrière lui, la silhouette du Faucon Millénium se découpait sur le soleil couchant, et Paul crut voir Elvis Presley le saluer amicalement depuis le cockpit.


"Le président de l'univers a été kidnappé par un dragon géant. La galaxie a besoin de ton aide."

"Han j'ai déjà un karaoké de prévu." expliqua Paul Binocle. "Quelqu'un d'autre peut pas le faire ?"

Han secoua la tête avec tristesse.

"On pense qu'ils ont eu Jésus et Superman."


Réalisant la gravité de la situation, Paul embrassa une dernière fois Julia Roberts avec passion et se tourna vers ses amis.

"La galaxie a besoin de mon aide, les gars. Le karaoké devra un peu attendre. Gardez-moi des chips, j'arrive dans une heure ou deux"

Puis il monta dans le Faucon Millénium et s'éleva vers l'espace infini.

Vers ses nouvelles aventures.
Vers son destin.



"Quel héros." soupira Julia Roberts.
"Oui." renchérit le général Patton.




FIN
(Du chapitre 1 !)




J'espère que cela vous a plu !

J'ai envoyé mon script à George Lucas pour qu'il l'adapte au cinéma mais je n'ai pas encore reçu de réponse (je pense qu'il est gêné par le fait qu'Indiana Jones et Han Solo soient tous les deux présents dans l'histoire : peut-être faudra-t-il attendre que le clonage soit au point pour créer une copie de Harrison Ford pour jouer dans ces scènes).

J'aimerais préciser que les évènements décrits dans ce récit sont (en partie) imaginaires et que tout ne doit pas être pris à le lettre. Je n'ai pas vraiment eu Albert Einstein comme professeur, même s'il est vrai que j'ai parfois de flash-backs où il me donne des conseils. Ne m'appelez pas si vous avez un lézard géant mutant dans votre jardin : je ne me déplace que dans les cas d'extrême urgence.
Je vous invite à relire le texte à tête reposée, afin de pouvoir vous détacherdu suspense des scènes d'action extrême pour mieux saisir la profondeur des messages cachés dans le texte.

Je précise aussi que j'ai fait des recherches poussées sur les personnages historiques impliqués dans ce récit (à savoir Hitler, Patton et Batman) afin de comprendre leur psychologie.

Je n'ai par contre pas de déclaration à faire concernant ma relation (ou absence de) avec Julia Roberts.



Bonne année à tous !
Je propose de terminer celle-ci sur une image vaguement de circonstances :



Et une citation de Patton :

Quand on fait quelque chose, on provoque des critiques chez trois catégories de personnes : 1) celles qui font la même chose ; 2) celles qui font le contraire ; 3) et surtout celles qui ne font rien.
George S. Patton




PS : certains d'entre vous penseront peut-être que ce texte constitue le pire de ce qui peut se faire en matière de crossovers et d'insertion de l'auteur dans ses propres récits.
Si vous comprenez l'anglais, je vous invite à jeter un oeil sur ces deux exemples pour constater que ce n'est pas le cas :

PPS : l'avatar qui figure en haut de cet article vient de la bande dessinée en ligne Dresden Codak, qui est vraiment excellente quand son auteur ne se sent pas obligé d'écrire une histoire suivie sur le transhumanisme et met son site à jour.

Une réponse à mon article sur Bernard Werber

Mon article sur "Le Mystères de Dieux", le dernier livre de Bernard Werber, n'a pas laissé tout le monde indifférent.

Un lecteur, Pierre F, m'a écrit un message qui m'a semblé digne d'intérêt. Avec son autorisation, je vais reproduire ci-dessous ce message (en bleu) et ma réponse (en noir).


Attention - cet article contient de gros spoilers pour le livre et est probablement sans le moindre intérêt pour ceux qui ne l'ont pas lu.



Bonsoir cher Paul Binocle, j'aimerais réagir à votre article sur Benard Werber.


Bonsoir Pierre F.,

Tout d'abord, merci beaucoup d'avoir pris le temps de me lire et de m'écrire.



J'ai trois remarques à faire concernant la trilogie "Le Mystère des Dieux" :

- Plusieurs fois dans l'article se pose la question de la pertinence de l'utilisation de personnages célèbres. La présence de ces personnages est expliquée dans le livre. Les élèves dieux sont choisis en fonction de leurs actes et de leur importance. Les thanatonautes ayant été choisit car étant les premiers explorateurs de la mort. Du point du récit, je pense que l'utilisation de personnages célèbres apporte beaucoup de possibilités scénaristiques ou annecdotiques. Le récit est hors du temps, des personnages de toutes les époques se croisent, se parlent, se combattent...le fait que ce soit de grandes figures françaises rend l'histoire plus passionnante...


Bien sûr, la présence de ces personnages célèbres est justifiée d'un point de vue scénaristique.

Cependant, pour moi, leur présence n'a pas rendu l'histoire plus passionnante. Sur le principe, l'idée de faire interagir des personnages de différentes époques est formidable.

Dans l'exécution, j'ai trouvé ça très peu convaincant. Je réalise qu'il doit être extrêmement difficile de mettre en scène des personnages célèbres dans des situations inédites sans contredire l'image que les gens se font d'eux ou en faire des stéréotypes sans la moindre profondeur - mais, après tout, rien n'obligeait Werber à introduire ces personnages dans son récit.
De plus, je n'ai vu pratiquement aucune interaction entre ces personnages, ce qui était pourtant une idée très prometteuse.
Autrement dit : l'idée avait beaucoup de potentiel et, lorsque vous la décrivez, elle paraît en effet géniale. Elle a cependant été très mal exploitée dans le cycle des dieux.


En toute honnêteté, en lisant ces livre, j'ai eu la désagréable impression de lire un de ces crossovers bizarres que des gens écrivent sur internet et dans lesquels ils se sentent parfois obligés de s'auto-insérer (avec généralement à la clé des scènes d'amour entre l'auteur et les personnages imaginaires).

Ces récits sont rarement réussis, et ce pour plusieurs raisons :

  • ils sont généralement rédigés par des amateurs qui ne savent absolument pas écrire (ce n'est à mon sens pas le cas de Werber !)

  • les personnages auxquels les lecteurs sont habitués y agissent parfois d'une manière contraire à l'idée que les lecteurs s'en font (et c'est pire encore dans le cas de personnages historiques : je ne pense pas être le seul à avoir grimacé en lisant le passage où Joseph Proudhon révèle qu'il est responsable de l'existence du "Hitler" de Terre 18 et est à la tête d'une grande conspiration des forces du "mal" !)

  • ils sont avant tout une mise sur papier des aventures imaginaires de l'auteur, qui sont par nature très personnelles et donc difficiles à partager. Même le lecteur moyen d'un crossover entre Star Wars et Star Gate risque de trouver bizarre et/ou inintéressante la scène où le personnage principal va à la pêche avec Han Solo et Teal'c (je parlerai davantage de cela dans ma réponse à votre seconde remarque)

  • l'utilisation de personnages et d'un contexte déjà connus des lecteurs est parfois un moyen pour l'auteur de ne pas se creuser la tête pour en inventer lui-même et pour ne pas perdre de temps à les développer (je ne peux pas juger si c'est le cas de Werber, ce genre de chose ne me dérange en tout cas personnellement pas tant que le récit est intéressant)


- Je ne suis pas d'accord sur l'analogie facile avec Harry Potter sous prétexte que l'auteur utilise un apprentissage "scolaire" comme parcoure initiatique. Celon moi, "le mystère des dieux" fait plus penser à ceci:

http://www.silicon-fusion.com/games/PC/3426/26.jpg

Et je crois que c'est ce qui m'a le plus passionné dans le livre.

En effet, je pense que l'analogie entre les jeux de gestion et le jeu d'Y a plu à beaucoup de lecteurs. Bien que je ne l'ai pas mentionné dans mon article, je trouve moi aussi qu'il s'agit d'une bonne idée et j'ai apprécié l'imagination dont Werber a fait preuve en imaginant les différents peuples et leurs interactions.

J'ai toutefois été un peu déçu par la fin du jeu, une copie conforme de la seconde guerre mondiale. Même s'il est évident qu'il tirait son inspiration d'évènements historiques réels, Werber avait jusque-là évité de tomber dans la simple copie (je reconnais toutefois que par la suite, cette similitude entre les évènements de Terre 18 et de notre histoire trouve une justification scénaristique).

[Au passage, je n'en ai pas parlé dans mon article mais je n'ai de plus pas compris pourquoi l'arrivée des "Américains" sur la Lune était considérée comme un critère de victoire. Même si le symbole est fort, pourquoi donc marquerait-il la victoire suprême d'un peuple ? Faut-il comprendre que la technologie est le seul critère de victoire ?
Que les USA constituent le summum de ce qu'un peuple peut atteindre ? Que leur suprématie sur le reste du monde était totale et inévitable à la fin de la seconde guerre mondiale ?
La capacité d'un peuple à s'adapter et à résister aux situations les plus difficiles, comme l'ont fait les "dauphins", ne serait-elle pas un critère de victoire tout aussi valable ?]


Lorsque j'ai parlé de "Harry Potter", je faisais moins allusion à l'aspect scolaire du parcours initiatique qu'aux péripéties des personnages principaux en dehors des cours. Je n'ai honnêtement pas compris la nécessité de la plupart des scènes du type "Michaël Pinson versus un personnage de la mythologie grecque", qui m'ont parues au mieux inutiles, au pire, ridicules.

Werber écrit très bien des choses philosophiques mais est-il nécessaire de les enrober de scènes tirées d'un mauvais roman d'aventure ? Des passages comme celui où Pinson doit s'échapper de chez Atlas ou des détails comme "Zeus mange du popcorn en regardant les mortels s'entretuer" ont nui à mon immersion dans le récit et m'ont poussé à me demander ce qui se passe dans la tête de l'auteur.
Ces scènes m'ont donné le sentiment que, plongé dans son univers fantastique personnel, Werber a perdu de vue le "sens du ridicule" ou, plus exactement, a perdu de vue que les idées qui semblent formidables dans sa tête risquent d'être moins convaincantes une fois couchées sur papier.
Bref, j'ai l'impression que Werber a perdu de sa capacité à porter un jugement objectif et critique sur ses textes car il s'y était trop impliqué émotionnellement.

Dans la plupart de ses livres, il est pourtant parvenu à établir un équilibre intéressant entre les aventures des personnages principaux, visant à tenir le lecteur en haleine, et le message plus profond qu'il essaye de faire passer.
De mon point de vue, cette sauce n'a pas pris dans le cycle des dieux - et la faute en incombe au côté trop personnel des aventures des personnages, qui paraissent certainement géniales à l'auteur (qui est vraiment "dedans") et à la partie des lecteurs qui parvient à les apprécier, mais laissent complètement de marbre ou font rire ceux qui n'arrivent pas à les partager.




- Concernant les conquêtes amoureuses du héro au cours de ses aventures (au nombre de 5 si je me souvient bien, dont 3 dans la trilogie finale) : Pour moi, il est évident que ce cher Bernard nous projette une bonne partie de ses fantasmes dans ses livres: le héro séduit une infirmière, la déesse de l'amour, une espionne connue pour ses méthodes douces etc...sans compter les innombrables passages narrant des pratiques sexuelles diverses et variées...

Comme je l'ai dit plus haut, c'est précisément ce qui me gêne : le lecteur peut-il réellement adhérer aux fantasmes personnels de l'auteur (et j'utilise le mot au sens large : je ne parle pas seulement des scènes d'amour mais aussi, plus globalement, des aventures de Michaël Pinson en Aeden, dont je parlais plus haut) ?

Dans mon cas, la réponse a été "non". Visiblement, d'autres ont eu moins de difficultés que moi à apprécier ces passages.





Quatrieme remarque parce que j'ai envie de parler ce soir:
La fin est en effet très décevante, mais pas dans le sens du "tout ça pour..;ça", mais plutôt "mais bon sang pourquoi avoir torcher l'écriture de cette superbe fin!". Superbe fin, unique dans le genre, j'ai eu l'impression d'être "l'oeil", mieux, par son écriture Werber à fait que le lecteur SOIT "l'oeil". Bref, fallait oser, et il l'a fait. Mais dommage d'avoir balancé ça d'un bloc dans une succession d'évènements trop rapide.



Comme vous, j'ai beaucoup apprécié la révélation finale.
Cette fin n'a pourtant pas fait l'unanimité (je reste stupéfait que ce critique sur Fnac.com l'ait qualifiée de "ridicule" : le reste de l'histoire l'était-il beaucoup moins ?).

Je me demande cependant si Werber l'avait prévue depuis le départ : je crois me souvenir que, dans un des tomes précédents du cycle des dieux, l'un des personnages envisageait la possibilité qu'il ne soit qu'un personnage d'un roman, ce que j'avais pris pour un simple clin d'oeil au lecteur.


Malheureusement, vu que je n'ai (toujours) pas terminé le livre, je ne peux pas vraiment juger si sa conclusion est précipitée (j'ai lu les dernières pages, mais j'ignore comment elles s'intègrent au reste du récit).

Ceci dit, l'avis que vous avez sur sa fin semble refléter mon point de vue sur l'ensemble du cycle des dieux : de bonnes idées dans le fond, mais une mauvaise exécution en ce qui concerne la forme.



Voila ma réponse, à vous de juger de sa pertinence.

Je la trouve très pertinente et utile, puisqu'elle met en évidence que les aspects qui livre qui m'ont dérangé ont plu à d'autres.
Au final, tout reste une question de goûts.
Aucun livre ne peut faire l'unanimité. J'ai toutefois l'impression que Le mystère des dieux a fait plus de mécontents que les autres livres de Werber.

En tout cas, il ne faut pas prendre mon article trop au sérieux : je reste convaincu que Werber est un bon auteur et a des choses intéressantes à dire, bien que je déplore qu'il s'y soit mal pris (selon moi en tout cas) dans le "cycle des dieux" pour les transmettre.



En vous souhaitant une bonne fin de soirée.

Pierre F.



Encore merci pour votre message et bon week-end,

Amicalement,

Paul Binocle





Droit de réponse : Si quelqu'un d'autre souhaite réagir à mon article ou à celui-ci, vous pouvez m'écrire à l'adresse paulbinocle@gmail.com.
Les e-mails grossiers ou non constructifs ne seront pas publiés.

jeudi 27 décembre 2007

Bernard Werber et le mystère des dieux

Je sais que je ne vais pas me faire des amis en écrivant cela. Mais il faut que je le fasse.

Il est temps que quelqu'un pose la question :

Qu'est-il arrivé à Bernard Werber ?


Mais avant toute chose, deux petites remarques :

1) Bernard Werber - si tu me lis, je suis désolé pour ce qui va suivre. J'ai vu des interviews que tu as faites à la sortie du Mystère des Dieux et il est évident que tu as mis tout ton coeur dans cette série de livres.

2) Gare aux spoilers : si vous n'avez pas encore lu ce livre et avez l'intention de le faire, je vous déconseille fortement de lire la suite de cet article, qui révèle une partie du scénario et risque d'influencer votre opinion.


Pour ceux qui n'ont pas lu le livre et n'ont pas l'intention de le lire, voici quelques illustrations qui devraient vous aider à mieux comprendre ce dont je veux parler :











Tout cela est véridique : même si je le voulais, je pense que je serais incapable d'inventer moi-même des choses pareilles.

[Le reste de l'article est juste une critique du livre, avec beaucoup de textes et très peu d'images. Si ça ne vous intéresse pas, je vous invite à passer tout de suite au bout de l'article, où vous attend une image stupide et sans rapport avec le sujet]


Je vais être honnête avec vous : je n'ai pas fini de lire Le Mystère des Dieux, mais j'en ai déjà parcouru les dernières pages* (c'est même la première chose que j'ai faite lorsque l'on me l'a offert et la principale raison qui m'a poussé à lire le reste).

*certains d'entre vous diront qu'il est incorrect de lire les dernières pages d'un livre avant le reste. C'est totalement faux ! Tous les grands critiques littéraires le font. C'est un peu comme mettre du vin en bouche puis le cracher : la plupart des gens désapprouveraient ce genre de conduite et pourtant, c'est ce que font les grands oenologues.
Dit autrement : les critiques ont le droit de faire ce qu'ils veulent, dans la mesure où il n'existe pas de "critiques de critiques".



Bref, j'ai lu ces dernières pages et je les ai trouvées excellentes : originales et audacieuses. Werber y rompt avec les conventions de la littérature pour essayer de faire quelque chose qui n'a, à ma connaissance, pas été fait avant.
Je suis persuadé que beaucoup auront trouvé cette fin ridicule ou absurde mais, même pour moi qui l'ai beaucoup appréciée, je suis obligé de constater :

C'est bien, mais cela ne justifie pas la lecture des quatre suites des "Thanatonautes".


Je me suis dit que vous alliez vous embêter si je ne mettais pas une image de temps en temps. Voici donc "le socle du monde", une oeuvre d'art qui change plus efficacement votre manière de voir les choses qui vous entourent que les derniers bouquins de Werber.


J'ai très superficiellement fait des recherches sur internet pour voir si j'étais le seul à avoir cet avis sur ces derniers livres de Bernard Werber.

Voici un exemple de critique de lecteur :
9 ans de maturation pour gâcher toute une saga par une révélation final ridicule
Un internaute d'Annemasse, sur Fnac.com

Prenez vos calepins, amis lecteurs, car voici un scoop : il n'y a selon moi pas de maturation entre Les Thanatonautes, paru en 1994 et Le Mystère des Dieux, paru en 2007.

Bien sûr, le style de Werber a évolué (vers un style beaucoup plus simple et épuré que beaucoup critiquent et qualifient même de non-existant, mais qui ne me dérange personnellement pas).

Pourtant, cela n'a pas empêché chaque livre de la série de me sembler plus mauvais que le précédent.

Pourquoi ? Parce qu'à chaque livre, je voyais de moins en moins où Werber voulait en venir, les messages philosophiques me paraissaient de plus en plus naïfs et, surtout, parce que le scénario devenait de plus en plus ridicule.


Pour ceux qui ne les auraient pas lus ou ne comprendraient pas d'où me vient cette impression, voici comment je me rappelle de ces livres :

1) Les thanatonautes : les personnages principaux découvrent que "la vie après la mort" existe réellement et entreprennent de l'explorer (ou plus exactement, explorent le fameux "tunnel de lumière" supposé guider les morts vers l'au-delà dans les témoignages d'expériences de mort imminente) sans mourir pour autant.

Le livre a le mérite d'être original et de poser des questions intéressantes : que se passerait-il si l'existence d'une vie après la mort devenait un fait établi ? À quoi pourrait-elle ressembler ?

Les Thanatonautes a non seulement le mérite de faire réfléchir mais aussi d'enseigner aux lecteurs comment différentes cultures et religions envisagent la vie après la mort.

Quelqu'un qui a des lunettes ne peut pas être totalement mauvais.


2) L'empire des anges : les personnages principaux meurent pour de bon et deviennent des anges, chargés de s'occuper de trois mortels chacun pour en faire des "gens bien" s'ils veulent accéder à l'étape suivante dans leur évolution spirituelle.

C'est avec ce livre que mon opinion sur Werber, jusque-là très positive, a commencé à changer, pour deux raisons principalement :
  • le manque croissant de rigueur dans ce qu'il écrit, tant dans l'histoire elle-même (cancer du nombril...?) que dans les passages de l'Encyclopédie du savoir relatif et absolu, que beaucoup de lecteurs considèrent pourtant comme une source fiable d'informations. C'est principalement ce dernier point qui me gêne : il est évident pour tout le monde que l'histoire elle-même est une invention de l'auteur, mais il n'en va pas de même pour l'Encyclopédie, qui met sur le même pied des faits avérés, des hypothèses (qui ne sont pas présentées comme telles mais comme des faits) et ce qui semblent être de pures inventions de l'auteur. Il en résulte que ces hypothèses et inventions bénéficient auprès du lecteur d'une légitimité qu'elles ne devraient pas avoir.
  • l'introduction de célébrités du passés comme personnages principaux. Était-il vraiment nécessaire que l'ange gardien du narrateur soit Emile Zola ? Que son ami rabbin sorte avec Marilyn Monroe, ange elle aussi, et qu'elle les accompagne dans leurs voyages intergalactiques à des vitesses supraluminiques et dans leurs combats à coup "d'épées d'amour" ?

C'était la devise des personnages principaux, qui est à prendre littéralement.
Les méchants quant à eux utilisaient la haine pour épée et la moquerie comme bouclier.


À la fin de l'Empire des Anges, les protagonistes parviennent à accomplir leur but et ont accès à "ce qu'il y a au-dessus".


3) La trilogie des Dieux : je n'ai été qu'à moitié convaincu par l'Empire des Anges et j'espérais que la dernière partie de la série me réconcilierait avec elle. Au lieu d'un seul et dernier tome, Werber a cependant choisi de le diviser en une trilogie.

Je n'arrive honnêtement pas à m'expliquer cette décision : je n'ai absolument pas accroché aux aventures des personnages dans ces derniers tomes et, en dehors de la conclusion du dernier livre, je ne parviens pas à trouver la raison d'être de ces ouvrages.
Arrivé à la fin du premier tome, je me suis juste dit "c'est tout ?" sans comprendre le moins du monde où Werber avait voulu en venir.

Le second tome ne m'a pas plu davantage que le premier. Pour être tout à fait franc, voici le souvenir que je garde de ces deux livres :

Remplacez les baguettes par des ankhs et remplacez le côté "livre pour enfant qui ne se prend pas au sérieux et vous fait rêver" par "livre qui se veut sérieux et que beaucoup trouveront certainement très profond et philosophique alors que pour vous, il ressemble aux rêves enfiévrés d'un adolescent qui a lu un livre de mythologie avant d'aller au lit."

Quant au troisième tome, je n'en ai encore lu que le début et la fin, mais vous avez pu vous faire une idée de mes premières impressions via les quelques images du début de cette article. Les défauts cités précédemment sont de retour... en pire :
  • la quasi-totalité des personnages sont désormais des célébrités. Pire que cela, une grande partie d'entre eux sont les dieux et créatures diverses de la mythologie grecque. Je ne plaisantais pas non plus en parlant de "Zeus qui mange du popcorn" tout à l'heure ou du fait que le personnage principal couche avec Aphrodite et Mata Hari.

Mes talents en photoshopologie n'ont jamais été aussi évidents qu'aujourd'hui.

  • Malgré le fait que, dans chaque tome, les personnages aient fait preuve d'un minimum d'élévation spirituelle et aient surmonté ensemble des épreuves par la force de l'Amour, le meilleur ami du personnage principal le trahit quand même, et le personnage principal tue quand même trois personnes. Je ne sais vraiment pas quel est le message que Werber voulait faire passer. "Même les gens qui ont réussi à devenir Anges, puis élèves-dieux sont encore des primates incapables de se comporter de manière civilisée" ? Après quatre tomes de quête spirituelle, le protagoniste semble être devenu plus immature qu'au départ.
    • Pour la défense de Werber, ces comportements absurdes et contraires à l'évolution des personnages sont peut-être expliqués dans la partie du livre que je n'ai pas encore lue.

Tandis que je me demandais quel pouvait bien être le message que Werber avait cherché à transmettre à ses lecteurs par l'intermédiaire de ces derniers livres, je suis tombé sur une interview qui explique à mon sens beaucoup de choses :


Mon impression ? L'analogie que je faisais plus haut avec les rêves d'un adolescent est valide.

Visiblement, Bernard Werber a pris beaucoup de plaisir à écrire ces livres, à imaginer les peuples de la planète par l'intermédiaire desquels les élèves-dieux s'affrontent et cet univers fantastique où vivent les Dieux. Il est passioné lorsqu'il parle de ses personnages, on sent nettement qu'il a mis beaucoup de lui-même dans ces livres.

Cependant, les questions qui me paraissent essentielles sont :
  • Le lecteur peut-il adhérer aux fantasmes de l'auteur ? (et je ne parle pas juste de sa passion pour une déesse grecque et une espionne morte depuis 90 ans)
  • Y a-t-il réellement, comme le prétendent les fans sans parvenir pourtant à expliquer de quoi il s'agit, un message philosophique profond à tirer des aventures du protagoniste ?
    • Autrement dit : faut-il chercher davantage de sens à la plupart des évènements de ces livres (le personnage rentre en cachette chez Atlas et se fait repérer, le personnage rencontre des muses, l'un des personnages est un assassin...) qu'à ceux d'un roman fantastique quelconque (Harry Potter suit un cours de botanique, Harry Potter doit faire trois heures de colle, ...) ?

  • Où Bernard Werber achète-t-il ses substances psychotropes ?
    • C'est pour rire ! Ne me lynchez pas !

Je suis personnellement tenté de répondre non aux deux premières questions. Les idées qui paraissaient formidable dans la tête de Bernard Werber ("et là, Mata Hari tombe amoureuse de lui !") vont paraître désastreuses aux lecteurs ayant une sensibilité et un sens du ridicule différents des siens.

À part faire plaisir à Bernard Werber et donner par sa mort un semblant de justification aux pulsions meurtrières du personnage principal, quelqu'un peut-il m'expliquer le rôle de Mata Hari dans le récit ? De toutes les femmes célèbres, pourquoi a-t-il fallu que ce soit elle ? Et pourquoi fallait-il que ce soit une femme célèbre, d'ailleurs ?

Je ne pense pas qu'il y ait de "messages cachés" dans le livre : il me semble bien au contraire que Werber a une tendance presque pénible à tout rendre particulièrement explicite et évident. Même en admettant qu'il y en ait, le fait qu'une grande partie des lecteurs ne semble pas les avoir saisis signifie que le livre est un échec : un texte qui ne parvient pas à transmettre son message est inutile.


Encore désolé pour Bernard Werber - cela ne doit pas être amusant de s'investir autant dans une oeuvre puis de la voir se faire critiquer de cette façon. D'un autre côté, il semble avoir pris tellement de plaisir à les écrire que cela doit grosso modo s'équilbrer.

Quant à vous, ses fans qui se gargarisent d'avoir compris le "sens profond caché" vraisemblablement non-existant de ses derniers livres : félicitations ! Je suis sincèrement ravi pour vous que vous ayez réussi à tirer de ces ouvrages quelque chose qui m'a complètement échappé et que l'auteur n'a à mon sens pas mis dedans.

Ceci dit, si vous pouviez arrêter de traiter "ceux qui n'ont pas compris" comme des imbéciles finis et cesser de jouer les mystérieux lorsqu'ils vous demandent d'expliquer ce qui leur a échappé, ce serait chouette.



Droit de réponse : Comme d'habitude, si l'un de vous souhaite réagir à mon article, je m'engage à publier votre réponse sur ce blog sans la modifier : écrivez-moi par e-mail à paulbinocle@gmail.com.
Les e-mails grossiers ou non constructifs ne seront pas publiés.
C
Mise à jour du 30-12-2007 : un lecteur, Pierre F., m'a envoyé un e-mail. Cliquez ici pour le lire.


Pour terminer, voici comme promis une image sans rapport :

Pourquoi payer une crèche ?

dimanche 23 décembre 2007

Top ten : les pires cadeaux de Noël

Noël approche.

Il va donc être temps de fêter l'anniversaire de Jésus. Pour des raisons qui m'échappent, cela implique de :
  • sortir dans le froid pour aller dans des magasins surchauffés et surpeuplés, faire la file pendant des heures et affronter les scouts qui tiennent à tout prix à emballer vos cadeaux en échange du contenu de votre portefeuille.

  • passer une soirée avec les membres de votre famille que vous ne voyez qu'une fois par an, et vous rappelez par la même occasion pourquoi vous ne les voyez pas plus souvent. Leur offrir leurs cadeaux, qui ne leur plairont pas, et recevoir les leur, qui ne vous plairont davantage (mais vous aurez la politesse de ne pas le montrer).

  • se faire assaillir par la police sur la route du retour.

  • regarder à la télévision les étranges rituels religieux pratiqués le lendemain matin.

Au passage, cela me rappelle que je n'ai pas encore tenu toutes mes résolutions pour 2007 :

Et hop ! Un de plus !



10. Un chèque-cadeau

Un jour, un génie a eu une idée révolutionnaire : pour que les gens n'aient plus à se fatiguer à choisir des cadeaux que les gens n'apprécieront de toute façon pas, il a inventé le chèque-cadeau.

Trop impersonnel...


...parfait !


Un rien moins impersonnel qu'un simple billet de banque, le chèque-cadeau est aussi moins polyvalent : son utilisation reste limitée à un établissement en particulier.

Donner un chèque-cadeau à quelqu'un revient à dire "je n'ai pas fait l'effort de te trouver un cadeau par moi-même, voici donc une somme d'argent que tu pourras utiliser - mais pas n'importe où, uniquement dans l'endroit que j'ai choisi."

D'un autre côté, le chèque-cadeau peut potentiellement se transformer en un cadeau intéressant. Voilà pourquoi il ne mérite que la dixième place de cette liste.



9. Une cravate

Offrir une cravate à un homme revient à lui dire "je te connais tellement superficiellement que j'ai décidé de t'offrir le cadeau le moins original possible".

Offrir une cravate à une femme revient à lui dire "je te connais tellement superficiellement que je t'ai pris pour un homme".

À éviter, donc.



8. Un gadget stupide

L'originalité est une bonne chose. Il y a cependant une distinction entre "un cadeau original et utile et/ou amusant" et "j'ai pris le premier truc bizarre que j'ai trouvé pour le plaisir de me démarquer des autres".

Exemple de gadget stupide : les ciseaux-laser !




7. Un appareil ménager

Dans l'absolu, un appareil ménager n'est pas forcément un mauvais cadeau. Les jeunes mariés sont toujours ravis de recevoir des aspirateurs et des mixers.

Offrir ce genre de chose à votre conjoint(e) est, par contre, l'une de plus mauvaises idées que vous puissiez avoir : aucun mari n'a envie de se voir offrir une serpillère par sa femme. Aucune femme n'a envie de recevoir une poêle de la part de son mari.

Faites l'expérience vous-même si vous ne me croyez pas. Gardez toutefois en tête que ces machins-là peuvent être retournés contre vous.

Voir aussi 4. Une insulte masquée.



6. Un animal de compagnie

Un animal de compagnie peut être un cadeau formidable - s'il est offert à quelqu'un qui en a envie et réalise ce à quoi il s'engage. Le coût de l'animal lui-même est bien souvent négligeable en comparaison des dépenses qu'il demandera et de l'investissement en temps et en énergie nécessaire à son bien-être.

Un cadeau qui vomit sur votre carpette, mord vos voisins et vous oblige à le promener quotidiennement : le secret d'un Noël réussi !

Points bonus si vous offrez un animal de compagnie à un enfant sans consulter ses parents auparavant.


5. Des sous-vêtements

Là encore, ce n'est pas forcément un mauvais cadeau, selon :
  • la personne à qui vous l'offrez (conseillé : votre conjoint(e)),
  • les circonstances (déconseillé : le repas en famille, avec beau-papa et belle-maman),
  • le type de sous-vêtement (conseillé : quelque chose que la personne est susceptible de mettre)
  • le sens de l'humour de la personne à qui vous l'offrez.
Offrez-en à la mauvaise personne et/ou au mauvais endroit et/ou au mauvais moment et c'est la catastrophe assurée.

Vous allez croire que je fais ça pour attirer des visiteurs sur ce blog - mais voici une image d'un HOT EDIBLE STRING XXX FREE WEBCAM NUDIST



4. Une insulte masquée

Il existe des cadeaux utiles et de bonne qualité qui n'en sont pas moins insultants si vous les donnez à la mauvaise personne.

Offrir un livre de cuisine à votre femme, un réveil-matin à un employé ou une brosse à dent constituent des exemples potentiels d'insultes masquées.




3. Un de ces machins avec de la fausse neige dedans

Est-il nécessaire que j'en dise plus ?

Sur le principe, l'idée de la boule à neige n'est pas mauvaise. Les boules-à-neige-en-plastique de qualité médiocre ont cependant envahi le monde entier et plus particulièrement les boutiques de souvenirs pour touristes des endroits les plus improbables.

Je suis persuadé que l'on pourrait trouver une boule à neige "vallée de la mort" ou "désert de Gobi" à 1$. À l'heure actuelle, offrir une boule à neige de ce type à quelqu'un constitue un grave manquement à l'étiquette.

"Mais, Paul Binocle", me direz-vous, "et si cette personne est collectionneuse de boules à neige ?"
Dans ce cas-là, rendez service à cette personne : offrez-lui un autre passe-temps.

Si ces propos vous offensent et que vous souhaitez quitter ce blog pour visiter un "site de boules", cliquez ici.



2. Les cadeaux de deuxième main

Cela devrait être une évidence mais cela ne l'est apparemment pas pour tout le monde : il ne faut jamais offrir quelque chose qui n'est pas neuf.

Pire encore : il ne faut jamais ré-offrir un cadeau horrible que quelqu'un vous a fait et dont vous ne voulez plus. Vous risqueriez d'offrir accidentellement ce cadeau à la personne qui vous l'a donné, ce qui pourrait entraîner des problèmes si elle s'en aperçoit.

Mention spéciale si ce cadeau lui avait déjà été offert par quelqu'un d'autre et qu'elle ne vous l'avait donné que pour s'en débarrasser.


1. Les échantillons gratuits

Il existe de nombreuses manières de dire "tu ne vaux rien pour moi". Cracher au visage de quelqu'un en est un exemple. Offrir un échantillon gratuit de shampoing ou d'un produit quelconque en est un autre.

Peut-être certains d'entre vous diront-ils que "c'est mieux que de ne rien offrir".

Laissez-moi vous poser une question : si vous voyez quelqu'un qui est en train de se noyer, est-il préférable de ne rien faire ou de lui jeter des pierres en vous moquant de lui ?

Je dirais bien que ce genre de panneau devrait figurer sur tous les échantillons gratuits, mais il faudrait vraiment beaucoup de mauvaise volonté pour se noyer dans les quantités minimes de produits qui sont distribuées gratuitement.



Je vous laisse y réfléchir : ce sera tout pour ce soir.

Joyeux Noël à tous !

Si, par malheur, on vous a offert l'un des cadeaux présents dans cette liste, vous savez désormais comment contre-attaquer : l'année prochaine, offrez-lui un des cadeaux les mieux classés de cet article.


Pour terminer, une image-stupide-de-circonstances :